Conclusions du Dialogue National-L’Après 2 avril-Reprise du Processus électoral-amnistie : Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly étale ses convictions…

Conclusions du Dialogue National-L’Après 2 avril-Reprise du Processus électoral-amnistie : Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly étale ses convictions…

Le député à l’Assemblée nationale donne sa lecture sur les conclusions du dialogue national. Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly estime que le processus électoral doit être repris pour une élection inclusive. Car, ce n’est pas possible de permettre à Karim Wade d’être réintégré au détriment des autres potentiels candidats comme Ousmane Sonko. Aussi, lui qui reste mitigé sur la loi d’amnistie proposée pour pacifier l’espace politique, conteste la proposition selon laquelle le président doit exercer sa fonction jusqu’au 2 juin. Il doit démissionner avant le 2 avril. Et le député donne ses raisons…

Sa participation au Dialogue national découle, dit-il, de sa « logique politique consistant à privilégier toujours l’intérêt de la nation. Même si j’ai beaucoup critiqué le gouvernement. Surtout à l’Assemblée nationale quand des collègues députés issus du groupe parlementaire « Liberté, démocratie et changement » du Pds, ont accusé le Conseil Constitutionnel de corruption : s’il y a des corrompus, il y a aussi un corrupteur. Alors j’étais d’accord pour la résolution. Parce que c’est une affaire qui implique des juges. Ce même groupe, six jours après, a fait une proposition de loi pour le report des élections jusqu’au mois d’Août en modifiant l’article 31. C’est ainsi que Diop Sy a fait un amendement pour ledit report au 15 décembre. C’était en même temps pour prolonger le mandat du président de la République. J’ai contesté farouchement cette proposition avec les groupes Yewwi et Taxawu pour récuser tout prolongement du mandat du Président. Je fais même partie qui ont porté l’affaire au niveau du conseil constitutionnel. Parce que cette loi est anticonstitutionnelle. Il faut se référer à l’article 103 de la constitution. »

Sur un autre front, le parlementaire combat, cette fois, la proposition des commissions du dialogue national de permettre au Chef de l’Etat d’exercer ses fonctions jusqu’au 2 juin, nouvelle date prévue pour les élections. Cheikh Bara Dolly renseigne que «la constitution stipule, par l’article 36 alinéa 2, que le président doit exercer ces fonctions jusqu’à la passation de service avec son successeur. Cela conformément à la date prévue du 25 février. » Mais, conteste-t-il, «  ce n’est pas le cas car il n’y a pas d’élection ce 25 février. L’article 31 stipule que le président de la République ne peut être remplacé qu’en cas de démission ou de décès. Alors il devra démissionner avant le 2 Avril. Et lui-même a dit qu’il va démissionner. Il me l’a confirmé la veille de l’ouverture du dialogue par téléphone en me disant qu’il n’a aucun intérêt pour ce dialogue. Et tout responsable qui privilégie l’intérêt de la nation devrait répondre à son invitation. Voilà ce qui m’a obligé à aller au dialogue pour l’intérêt du pays. »

Il faut reprendre le processus électoral…

Telle qu’on le propose à la suite du dialogue national, les élections présidentielles auront lieu le 2 juin si le conseil constitutionnel le valide. Le vice-président du groupe parlementaire « Liberté démocrate et changement » est d’accord, mais réitère « Macky Sall doit absolument partir le 2 avril. Et on doit reprendre le processus. C’est bien possible. » Il s’explique : «la campagne électorale doit durer 21 jours. Entre la date du scrutin et celle de la passation de service c’est 45 jours. Si nous voulons qu’on reprenne le processus électoral, la durée c’est 80 jours. Alors c’est bien possible. On doit respecter la constitution. On doit reprendre le processus électoral permettant à Karim Wade, Ousmane Sonko, Abdou Bara Dolly Mbacké et autres de participer. On ne peut pas permettre à Karim Wade de participer empêcher Ousmane Sonko. C’est injuste. Et je combats cette injustice. D’ici, le 2 juin, on peut tout faire en 80 jours conformément à la Constitution et en appliquant l’article 31 permettant à Macky de démissionner avant le 2 avril. Sinon après le 2 avril, il pourra continuer comme le prévoit l’article 36. Et nous ne serons pas d’accord. Macky Sall ne doit pas passer une seule seconde de plus au pouvoir après le 2 avril. Il ne faut pas que l’on brûle ce pays. Son mandat est fini. Le 1er avril à minuit, Macky Sall doit quitter le pouvoir et le céder au président de l’Assemblée pour l’organisation des élections transparentes et inclusives pour tous les candidats. » Car, poursuit le candidat recalé, « le conseil constitutionnel a éliminé de potentiels candidats. Parce que ceux qui ont des doubles nationalités ne devaient pas participer à ces élections. Reprenons le processus et qu’on organise des élections inclusives et transparentes. » En plus, continue Bara Dolly sur un ton menaçant, « on doit modifier l’article 30 pour que Ousmane Sonko puisse participer à ces élections, pour que la paix règne dans le pays. Le président de l’assemblée peut prendre l’intérim et organiser les élections. En effet,  entre le 02 Avril et le 02 juin, il ne pourra plus signer un décret ni voyager au nom du Sénégal. La loi ne lui permet pas au-delà du 02 avril d’exercer des fonctions de président de la république, sa mission est terminée. Que personne ne le pousse à continuer. C’est pour cette raison que l’opposition ne veut pas venir au dialogue, il doit tenir sa parole. »

Et si le conseil constitutionnel validait la date du 2 juin ?

Des conclusions du dialogue national, il est établi que la date du 2 Juin 2024 a été retenue pour le premier tour de l’élection présidentielle. La liste des 19 candidats déjà retenus par le Conseil constitutionnel est maintenue. Le réexamen complet des dossiers de candidature avec la vérification de l’exclusivité de la nationalité sénégalaise et de la situation fiscale des candidats. Si le conseil constitutionnel valide ces propositions, Bara Dolly Mbacké acceptera de se plier. Car, les décisions du conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours. « Mais cependant le président ne sera plus à la tête de ce pays et c’est le conseil constitutionnel qui doit lui notifier çà. D’ailleurs, ce nouveau report des élections est anticonstitutionnel. Je dis non. J’avais dit niet au prolongement de son mandat. Je ne peux pas revenir pour dire le contraire. Mais supposons que le conseil accepte ce prolongement et qu’un des candidats décède, on fera comment ? On sera obligé de le laisser continuer le mandat. Qu’est ce qui nous dit qu’avant le mois de juin, il n’y aura pas de décès parmi eux, on ne le souhaite pas mais il faudra y penser.  Alors que s’il démissionne, l’Assemblée nationale va assurer l’intérim et organiser les élections mais par contre c’est le Conseil Constitutionnel qui va fixer une date.

La question de double nationalité et la loi d’amnistie…

C’est une des problématiques qui a chamboulé la tenue du scrutin du 25 février. Avec le cas Karim Maïssa Wade qui a fait objet de recours par Thierno Alassane Sall au niveau du conseil constitutionnel et de Rose wardini, inculpée et incarcérée pour parjure, puis libérée. Abdou Mbacké Bara Dolly estime qu’on doit vider cette question pour toujours.

« La question des doubles nationalités doit être réglée une bonne fois pour toute. On doit faire de sorte qu’un élu renonce à toute autre nationalité avant de prêter serment. Même l’article 28 qui dit que le candidat doit parler la langue française doit être changé », plaide le député qui croit aussi que « la loi d’amnistie doit faire l’objet d’un débat profond car c’est la loi qui le dit. Mais cette loi doit être encadrée. Une amnistie générale concernerait, même si Pastef et Ousmane Sonko sont cités, à plus de 85% le président et ses hommes. Ceux qui avaient les pick-up blancs avec des armes ne sont pas identifiés et les vidéos sont là. S’il force cette loi c’est parce qu’il veut protéger ses arrières. Je veux qu’on pardonne mais qu’on indemnise les victimes. Si la loi est présentée aux députés,  on va voir le contenu pour pourvoir le voter ou pas. »

Ameth Seck

Amadeus

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