Birmanie: la situation dans le pays est «un cauchemar sans fin», dit l’ONU
Trois ans après après le coup d’État qui a placé une junte militaire au pouvoir, la situation en Birmanie est « un cauchemar sans fin » pour la population, a déclaré, vendredi 1er mars, Volker Türk, le Haut commissaire des Nations unies aux droits humains.
Trois ans après après le coup d’État, la junte du général Min Aung Hlaing, dorénavant au pouvoir en Birmanie, écrase toute forme de dissidence avec une « insupportable cruauté » et dans une totale impunité, a accusé Volker Türk, appelant le Conseil des droits humains de l’ONU à agir, et les pays du monde à tenter de prévenir de nouvelles atrocités. « La situation des droits humains en Birmanie est devenue un cauchemar sans fin, loin des regards de la politique mondiale », a-t-il déclaré, alors que le Conseil discutait de ce pays.
« De pire en pire »
Ce « conflit armé est de pire en pire et s’étend maintenant à la quasi-totalité du pays. Trois ans sous la direction de l’armée ont infligé, et continuent à infliger, des niveaux insupportables de souffrance et de cruauté pour les habitants de la Birmanie », a-t-il ajouté. La junte réprime la moindre opposition « avec un total abus de pouvoir », tandis que la situation économique empire continuellement, a-t-il aussi pointé.
La junte est arrivée au pouvoir en février 2021 par un coup d’État qui a chassé le gouvernement démocratiquement élu d’Aung San Suu Kyi, mettant fin à une parenthèse de dix ans d’expérience de démocratie, et plongeant le pays dans la violence. Outre les militants pro-démocratie, la junte combat également plusieurs groupes armés ethniques.
Les violences s’intensifient
Selon des sources crédibles, plus de 4 600 civils, dont plus d’un millier de femmes et enfants, ont été tués par l’armée depuis février 2021, a noté M. Türk, ajoutant que « le bilan réel (était) très probablement plus élevé ». Toujours selon ces sources, environ 400 civils, dont 113 femmes, ont été soit brûlés vifs, soit brûlés après avoir été exécutés.
La violence s’est intensifiée depuis octobre 2023, lorsque des groupes armés ethniques ont lancé une série d’attaques coordonnées, à laquelle l’armée a répondu avec force, n’hésitant pas à bombarder des bourgs ou des villes. « Depuis trois ans, des gens en Birmanie ont tout sacrifié pour maintenir l’espoir d’un avenir meilleur », a encore déclaré M. Türk. « Ils ont besoin que la communauté internationale tout entière les soutienne ».