FESS Dakar: « Le Forum doit donner une impulsion décisive au développement durable et inclusif »
Du 1er au 6 mai prochain, le Forum mondial sur l’économie sociale et solidaire (ESS) se tiendra pour la première fois en Afrique, à Dakar, autour de la thématique : « La transition de l’économie informelle vers des économies collectives et durables pour les territoires ». La municipalité entend faire de cet événement un outil opérationnel pour le développement de l’ESS en Afrique.
« Nous nous réjouissons d’accueillir le Forum pour la première fois en terre africaine : c’est un honneur pour tous les Sénégalais » affirme Barthélémy Dias, le maire de Dakar. Le GSEF (Global Forum for Social and Solidarity Economy), une organisation internationale de gouvernements locaux et de réseaux de la société civile engagés dans la promotion de l’économie sociale et solidaire (ESS), pilote cet événement tous les deux ans. Les éditions antérieures s’étaient tenues à Séoul (2014), Montréal (2016), Bilbao (2018) et Mexico (2021).
« Une ambition en bandoulière »
« L’économie sociale et solidaire, c’est d’abord une réalité concrète et une ambition que nous portons en bandoulière » affirme le maire, qui se positionne non seulement comme citoyen sénégalais mais comme porte-parole de l’Afrique. Il rappelle que le secteur informel représente 80% de l’économie du Continent alors que 75% de sa population a moins de 35 ans. Ce capital humain est frappé par le chômage, le sous-emploi, le manque de formation et d’opportunités. « La croissance de l’Afrique pourrait être deux fois plus forte si notre Indice de Développement Humain (IDH) était plus élevé ».
Cette ambition de la municipalité se traduit par un objectif ambitieux : créer 20 millions d’opportunités à partir de 2023 pour atteindre les Objectifs du Développement Durable (ODD) en 2030. « Nous voulons susciter la création de 20 millions d’emplois, de stages, de formations, de solutions de financement, etc. en collaboration avec l’ensemble des parties prenantes du développement économique et social : entreprises, banques, partenaires techniques et financiers, associations, etc. » explique Barthélémy Dias.
Dakar montre la voie à suivre
Une utopie ? Non répond le maire en s’appuyant sur l’expérience de sa propre ville. La municipalité a développé un faisceau d’actions afin de promouvoir l’ESS dans ses plans et programmes de développement. Le Fonds de Développement et de Solidarité Municipal (FODEM) est une réponse à tous ceux qui ont à faire face à un besoin financier sous la forme de différents outils (prêts, dons, etc.). Son incubateur apporte un appui direct aux créateurs d’entreprise, tout au long du cycle du projet (test d’activité, formation, financement, suivi post-création, etc.). Les opportunités sont nombreuses dans des secteurs tels que le digital, la santé, l’éducation, etc.
Cette stratégie s’inscrit dans le droit fil de l’action du GSEF. Celui-ci promeut diverses formes de l’ESS y compris les entreprises sociales, les coopératives, les fondations, les mutuelles, et les groupes d’entraide qui placent l’individu avant les profits. Surtout, le GSEF considère que les changements systémiques commencent d’abord au niveau local, sur la base d’un partenariat entre la société civile et les secteurs public et privé. Il regroupe 86 membres en provenance de 37 pays sur les cinq continents, dont 32 gouvernements locaux, 38 réseaux de l’ESS et des organisations de la société civile.
Des idées mais surtout des actions concrètes
A Dakar, le Forum fait l’objet d’une préparation minutieuse depuis plusieurs mois, grâce à une collaboration étroite entre la Ville de Dakar, le Réseau des acteurs et des collectivités territoriales pour l’économie sociale et solidaire (RACTES), le GSEF et le ministère de la Microfinance et de l’Économie Sociale et Solidaire du Sénégal.
Ce rendez-vous international s’articulera autour de plusieurs temps forts : les 1er et 2 mai, un Pré-forum Jeun’ESS, reconnaissant la participation des jeunes à cette économie de l’avenir ; le 3 mai, un Pré-forum Femm’ESS, une journée dédiée au rôle vital des femmes au sein des structures et entreprises de l’ESS ; et les 4, 5 et 6 mai, le Forum principal, décliné en 7 grandes thématiques ou « parcours » : co-construction, économie bleue, économie verte, économie numérique, financement, dialogue politique et recherche. Plus de 2 000 participants étaient déjà inscrits à la mi-avril.
Le Forum devrait constituer une plateforme privilégiée d’apprentissage mutuel, d’échange de connaissances et de visions ainsi que de partage d’expériences sur l’ensemble des facettes de l’ESS. Chaque édition adopte une déclaration liant les villes hôtes et les participants, qui formalise l’engagement d’œuvrer pour cette économie centrée sur l’humain et outil indispensable à l’atteinte des objectifs de développement durable. L’ « Appel de Dakar » aura une tonalité résolument offensive. « Nous voulons surtout éviter que cette réunion soit une simple réunion d’information. Nous voulons un Forum d’action, et pas seulement un Forum d’idées » conclut Barthélémy Dias.
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