Sénégal: Me Sidiki KABA, Le » Dougoutigui » en taille Sherpa
A un mois de son départ à la tête du pays, le Président Macky Sall débranche les câbles de ses ministres. Après la dissolution du gouvernement ce 06 mars 2024 à l’issue du conseil des ministres, il a décidé de nommer un nouveau chef du gouvernement en remplacement de Amadou BA. Le nouveau Sherpa est Me Sidiki Kaba, avocat international, habitué de la sphère des droits humains et fils de Tambacounda (ville située à l’est du Sénégal). Une consécration pour services loyaux et dévoués à l’État. Confidentiel Afrique rebobine la riche carrière du Sherpa, post- Amadou BA.
Le « Dougoutigui » de Tambacounda prend du galon supplémentaire. Me Sidiki KABA marche désormais sur le parvis de la plus haute station gouvernementale du pays. Cette nomination soudaine, qui intervient dans un contexte politique national mouvementé, atteste de la fidélité inoxydable dont jouit le nouveau Sherpa auprès du Président Macky SALL. Signe de loyauté d’un serviteur de l’État qui poursuit son ascension au cœur du dispositif central de la marche de la nation. Cette décision vient aussi redéfinir les nouvelles cartes politiques de la mouvance présidentielle à quelques semaines seulement du départ du Président Macky SALL à la tête du pays et propulse au devant de la scène un homme qui a occupé pendant ces dernières années les ministères les plus stratégiques du pays. Un enfant » béni » et projeté haut la main et sous la lumière des ministères de souveraineté (Justice, Affaires étrangères, Défense, Intérieur).
Un serviteur loyal du Président doté d’un riche pedigree
Me Sidiki Kaba n’est plus à présenter au grand public. Le natif de Tambacounda, que l’on surnomme » Dougoutigui »( le Patriarche) a gravi les échelons en alliant vie professionnelle dans un passé récent et engagement constant auprèsdu Chef de l’État Macky SALL, qui avait fait appel à son entregent et à son carnet d’adresses bien garni. Le nouveau Sherpa, Me Sidiki KABA est le premier africain élu en 2001 comme Président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH). Il fut représentant permanent de la FIDH auprès de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP) à Banjul en 1992 et Vice-président élu en 1997.
Il est diplômé des universités d’Abidjan et de Dakar où il a obtenu trois licences en Droit, Philosophie, et Lettres modernes et une maîtrise en Droit des affaires. Il a fait ses études primaires à Tambacounda où il est né le 21 Août 1950 et ses études secondaires au lycée Van Vollenoven de Dakar sanctionnées par le baccalauréat en 1972.
Admis en 1980 au barreau de Dakar, après une expérience d’enseignant menée de pair avec des études supérieures comme professeur de français au collège Aké Loba d’Abidjan de 1975 à 1978, il sera élu membre du conseil de l’ordre de 1985 à 2000. Il va allier ses activités professionnelles et son combat pour les droits de l’Homme au Sénégal et dans le monde.
Militant actif, il adhère à la section sénégalaise d’Amnesty international en 1981 avant de rejoindre l’Organisation nationale de défense des droits de l’Homme (ONDH) qu’il va présider de 1995 à 2000 après en avoir été vice-président de 1987 à 1995. Il est membre fondateur et dirigeant de plusieurs ONG africaines notamment l’Union des avocats en 1982, l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH) en 1992, le Centre africain pour les études des droits de l’Homme et la Démocratie (ACDHRS) en 1995, le Centre africain pour la Prévention des conflits (CAPREC) en 1995… Il s’est illustré dans la défense de la liberté de la presse, des droits des femmes, des droits politiques, de la lutte contre l’impunité, la peine de mort… Il a apporté une assistance juridique et judiciaire à des journalistes, opposants, syndicalistes et défenseurs des droits de l’homme tant devant les cours et tribunaux nationaux que devant les juridictions internationales. a assisté l’ancien premier ministre ivoirien Alassane Ouattara et l’ancien premier ministre sénégalais Idrissa Seck (2005), les victimes tchadiennes de torture contre l’ancien président dictateur Hisséne Habré (2000); les défenseurs et opposants burkinabé dans l’affaire Norbert Zongo, journaliste assassiné (1998); le leader de l’opposition guinéenne Alpha Condé (1998) ; l’ancien opposant ivoirien Laurent Gbagbo actuel président de la Côte d’Ivoire (1992)… Sa stature empreinte d’engagement et de constance de fidèle parmi les fidèles du Président le prédispose à réussir cette mission particulière, à quelques semaines du départ de Macky SALL.
Par Ismael AÏDARA (Confidentiel Afrique)