Bande de Gaza: l’aide parvient au compte-gouttes, tirs à un point de distribution dans le Nord
Au moins 20 Palestiniens ont été tués et plus de 150 autres blessés jeudi lorsque des soldats israéliens ont tiré en direction d’une foule qui patientait pour recevoir de l’aide humanitaire dans la ville de Gaza, a déclaré le ministère de la Santé de l’enclave. Une aide humanitaire qui demeure toujours insuffisante à Gaza. Par la route, les camions entrent au compte-gouttes. Ils sont contrôlés par les Israéliens avant de rentrer dans l’enclave palestinienne.
Une trentaine de camions chargés d’aide humanitaire est bloquée devant le point de contrôle de Nitzana, raconte notre envoyée spéciale à Nitzana, à la frontière entre Israël et l’Égypte, Murielle Paradon. Sous un soleil de plomb, les chauffeurs attendent, désœuvrés. Mohamed Mahmoud est l’un d’entre eux, il est Palestinien citoyen d’Israël ou Arabe israélien. Sa cargaison vient de Jordanie, explique-t-il. Il est allé la chercher à la frontière jordanienne pour la ramener dans le sud d’Israël, vers une autre frontière, celle avec l’Égypte.
« Le point de passage est ici. On entre avec son camion. On transfère notre marchandise sur un autre camion qui vient d’Égypte et qui subit un contrôle. Ensuite il part vers Rafah. »
Rafah en Égypte puis l’entrée à Gaza. Mais pour arriver là, le chemin est long et semé d’embuches. Mohamed Mahmoud a déjà été bloqué, jusqu’à six jours à Nitzana, à cause des manifestations d’extrémistes israéliens qui veulent empêcher le passage de l’aide humanitaire vers Gaza. « Je ne suis pas contre les manifestants ; ils n’ont pas de solution pour faire sortir leurs otages de Gaza, témoigne-t-il. Mais ce n’est pas possible de bloquer le passage tout le temps. Là-bas, à Gaza, y a aussi des gens innocents qui ont besoin d’aide. Ils ont le droit de manger, il faut leur apporter la nourriture ! »
« Les manifestants bénéficient de la sympathie de la police israélienne », accuse le chauffeur. « C’est elle qui décide de débloquer ou pas le passage des camions. L’aide humanitaire pour Gaza est soumise, dit-il, au bon vouloir des Israéliens. »