1er mai- Fête du travail: Ce rituel qui déprime l’espoir des acteurs de la santé…

1er mai- Fête du travail: Ce rituel qui déprime l’espoir des acteurs de la santé…

En quête d’amélioration des conditions de travail dans un contexte sanitaire, très précaire, Des acteurs de ce secteur n’affichent pas une mine joyeuse. Ils se sont engouffrés dans le désespoir de voir leurs cahiers de doléances rangés encore dans les tiroirs. Comme chaque année, les centrales syndicales les plus fortes dans la santé font ce « rituel » le 03 mai. Et la suite est presque connue, d’après le Secrétaire générale du Sutsas…

 «La fête du Travail fut créée parce qu’on n’osait pas fêter le repos», Robert Sabatier. En ce qu’elle fédère les travailleurs du monde entier, rappelle Oumar FALL, Inspecteur du Travail et de la Sécurité sociale, « l’aspiration à plus de progrès social a toujours incité ces derniers à s’inscrire dans une dynamique d’unité d’action plus large et dans la perspective de conquête ou de reconquête (revendication de restitutions) d’avantages dans les domaines du travail et de la sécurité sociale. La fête du Travail, qui est un symbole de cette quête vers un mieux-être, est commémorée le premier mai dans la plupart des pays du monde. »

Au Sénégal, chaque année, c’est une occasion pour les travailleurs de déposer leurs cahiers de doléances, par les centrales syndicales, à la présidence de la République. Mais le constat est presque unanime. Les préoccupations exposées sur la table du Chef de l’Etat ne connaissent souvent pas de suite. On les range aux oubliettes. Et on attend la prochaine année, pour reprendre la routine. « C’est vrai ce que vous dites. C’est comme un rituel. Chaque année on les dépose, mais presque sans suite », confirme Mballo Dia Thiam. Cette année encore, l’espoir n’est trop permis. Surtout quand le secrétaire général du Sutsas se souvient « d’une séance à laquelle nous avions assisté. Mais nous étions vraiment déçus pour ne pas dire chagrinés. Parce que quand le président de la République, devant tous les syndicats, le gouvernement, dit que les fonctionnaires ne représentent qu’1% et que vous prenez presque les 90 % du budget. Il n’y a rien à donner. Faites la grève comme vous voulez. Maintenant tout ministre qui prend une décision l’assumera. Vous voyez que c’est une manière de gâcher la fête. »

C’est la désolation. Car, « en fête du travail, il y a des discours. On ne devrait pas servir à des travailleurs qui, ce jour-là, étaient en train de fêter le travail, un tel discours. Vous voyez ce que cela fait. Cela signifie que dès fois, l’employeur se met dans des postures qui ne facilitent pas les choses.»

En 2022, Alors le secteur secoué par l’emprisonnement de six sage-femmes de l’Hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga dans l’affaire Astou Sokhna morte en couches, les travailleurs de la santé ne peuvent pas prétendre à une indulgence étatique quant à la satisfaction de leurs « préoccupations macros » qui garnissent leurs cahiers de doléances. La raison, explique Dia Thiam, « quand on signait le premier pacte ou le pacte de stabilité économique et social, les centrales se sont entendues sur les questions macros. Mais l’Etat n’avait pas soldés les passifs des syndicats de bases tels que les nôtres. Nous avions des accords qui n’ont pas été matérialisés. Mais aussi des négociations dont les chantiers devaient être ouverts et qui n’ont pas été fait. » Ces accords ont été signé en temps de paix. Autant dire que les récentes tensions qui chauffent le secteur, n’inciteront le gouvernement à baisser garde.

Les doléances « macros » et les conflits facteurs de progrès…

Pourtant le Président de la République promeut la stabilité sociale et durable dans le secteur. Mais cet engagement ne rassure pas les travailleurs affiliés aux centrales syndicales dépositaires des préoccupations des acteurs du secteur. Il s’agit des 5 syndicats qui avaient plus de 10% des élections de représentativités des syndicats dans ce pays, qui se sont retrouvés dans une coalition. C’est la Cnts, l’Unsas qui était classée deuxième. Il y a la CSA qui est classée, troisième. La Cnts/fc quatrième. « Ce sont ces syndicats qui déposent en même temps un cahier du fait du pacte de stabilité et de solidarité économique et sociale que ces centrales avaient signée l’Etat. C’est ce monitoring qui est fait chaque année à la présidence », rappelle Mballo Dia Thiam.

«Ce qu’il faut savoir, c’est que les centrales syndicales posent les problèmes macros. Au lieu des problèmes qui relèvent par exemple, de l’impôt, de la fiscalité, du pouvoir d’achat de convention etc… Parce que ce sont des structures faitières. Les autres syndicats tels que les nôtre-là, comme Sutsas, ce sont des sectoriels avec aussi leur plateforme», détaille Dia Thiam qui regrette « Malheureusement, Une chose qui est aussi certaine : les conflits»

C’est le moment aussi de taire les tiraillements entre syndicalistes et Etat pour célébrer la fête des travailleurs. Exceptionnellement. Sinon, nuance-t-il, «on ne peut aussi être dans un pays, comme le Sénégal, et qu’on veuille attester zéro conflit. Les conflits surtout collectifs, il y en aura. Et ils sont facteurs de progrès. » Sauf qu’ «il est très normal qu’entre les syndicats et l’employeur, qu’il y ait des bras de fer. Parce que les syndicats sont dans des postures de revendications de conquête. En face aussi il y a l’employeur qui n’est prêts à tout donner. Maintenant, il faut savoir bien gérer ces conflits-là.» Et C’est aussi le sens de cette fête des travailleurs de tous les secteurs.

Ameth Seck

Amadeus

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