Bavure policière à Pikine : L’enquête confiée à la Dic
La police a réagi suite aux incidents survenus mercredi 27 mars 2024 à Pikine, liés au décès du nommé Seydina Mouhamed Diop après son arrestation. La police, encore accusée de bavure, informe dans un communiqué qu’en «accord avec le Parquet compétent, un médecin légiste a été requis pour les besoins de l’autopsie» et aussi «aux fins de déterminer les circonstances exactes du décès, la Division des investigations criminelles est saisie pour l’ouverture d’une enquête».
Dans le document, le Bureau des relations publiques de la Police nationale est revenu sur les circonstances de la mort de Mohamed Diop. Il informe que «le 19 mars 2024, aux environs de 19 heures, les agents de la Brigade de recherches du Commissariat de Pikine ont reçu une information faisant état de ce qu’un groupe d’individus s’adonnait à la consommation et au trafic de chanvre indien dans un domicile sis au quartier Darou». Dans ses explications, il renseigne que «le transport sur les lieux a permis de constater l’infraction dénoncée par la découverte du produit prohibé». Et de poursuivre : «Après avoir décliné leur identité, les policiers ont été confrontés à une farouche résistance par les mis en cause. Il s’en est suivi une rude bagarre avant que les fonctionnaires de police ne réussissent à maîtriser deux d’entre eux. L’autre membre de la bande, bien connu des services de police pour des faits similaires, a réussi à s’enfuir.»
Selon toujours le document du Bureau des relations publiques, «au moment de leur conduite au Commissariat, à hauteur de «Bountou Pikine», un groupe d’individus s’est attaqué au véhicule de police pour tenter de libérer en vain les personnes interpellées». Les auteurs du document soulignent qu’«arrivés au service, les interpellés ont exprimé le besoin de se faire consulter par un médecin». C’est ainsi, renseignent-ils, «que sur réquisition, ils ont été pris en charge au Centre de santé Dominique». Poursuivant leurs explications, ils font savoir qu’après «les premiers soins, le médecin traitant a requis le transfèrement du nommé Seydina Mouhamed Diop qui présentait des difficultés respiratoires». Dans le communiqué, il est précisé qu’avec «l’appui des sapeurs-pompiers, ce dernier a été acheminé et admis à l’hôpital Principal de Dakar où son décès est survenu dans la nuit du 24 au 25 mars 2024».
Par ailleurs, dans son communiqué, la Police nationale s’est inclinée «devant la mémoire du défunt» et a présenté «ses condoléances à la famille éplorée».
Mercredi, des jeunes en colère ont incendié à Pikine, un bus Ddd pour protester contre la mort de leur ami, Mouhamed Diop dit Taya.
Interpellé par la police de Pikine dans la nuit du lundi au mardi, alors que c’est le nommé Ndéné qui était recherché, les limiers sont entrés dans une maison au quartier Darou à Icotaf et ont embarqué la personne recherchée et deux autres personnes trouvées sur place. Selon le frère du défunt, les trois jeunes auraient été conduits vers «l’Arène nationale» au Technopole de Pikine. «L’un d’entre eux a pris la fuite et les autres ont été tabassés par les éléments de la police, avant d’être évacués à l’hôpital successivement à Dominique, Dalal Jamm, Hôpital Idrissa Pouye jusqu’à l’hôpital Principal où le nommé Mouhamed Diop dit Taya succombe à ses blessures», a-t-il renseigné.
dkane@lequotidien.sn
