Formation du nouveau gouvernement : Dans la douleur…

Formation du nouveau gouvernement : Dans la douleur…

Jusque hier dans la nuit, le gouvernement n’était pas annoncé, à l’exception de son chef. L’explication officieuse serait liée aux appétits de tous les membres de la coalition au pouvoir et à leurs alliés. Et cela n’était que la première équation.

Pour un premier-né, on peut comprendre que le travail a été pénible et l’accouchement difficile. Jusqu’à tard dans la nuit d’hier, les Sénégalais n’étaient pas bien informés quant à la nature de leur gouvernement, ni du nombre de ses ministres. En vérité, telles que les choses se présentaient depuis le mardi 2 avril dernier, après la nomination du Premier ministre Ousmane Sonko, les esprits se sentaient de moins en moins rassurés. Et pour en ajouter à l’inquiétude, depuis ce jour, il n’y a eu que deux membres du cabinet présidentiel, le directeur de Cabinet du Président et le Secrétaire général de la Présidence, dont les noms ont été dévoilés. En privé, des membres du pouvoir et leurs proches se désolaient que des batailles de positionnement ont été à la base de toutes les lenteurs.

Des personnes bien informées sont allées jusqu’à faire état de prises de bec sérieuses entre les deux têtes de l’Exécutif, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Au point que l’un des deux protagonistes aurait posé sa démission sur la table, pour calmer les ardeurs. Le plus malheureux était de voir la solidarité entre les membres d’un même parti voler en éclats à la perspective d’un partage de portefeuilles. Un allié de la première heure se plaignait hier en privé : «Les gens de Pastef sont pareils, sinon pires que ceux de l’Apr. Ils n’entendent rien céder à d’autres, tant qu’eux-mêmes ne se sont pas servis.» Et même au sein du parti, les choses ne sont pas si aisées. Sur les réseaux sociaux, on lisait avant-hier des échanges entre camarades «patriotes» où personne ne voulait céder quoi que ce soit sous aucun prétexte.

Un observateur notait que les choses ne se présentaient pas aussi facilement que les dirigeants de Pastef l’avaient espéré avant d’accéder au pouvoir. «Sonko avait déclaré qu’ils se sont penchés sur leur programme et leur gouvernement plusieurs mois avant d’arriver au pouvoir. Là, ils sont entourés par l’appétit de tous ceux qui ont été proches d’eux.»

La victoire aidant, des alliés de la 25ème heure sont venus présenter leurs prétentions. Karim Wade estime que sa partition n’a pas été négligeable dans la victoire contre Amadou Ba. Et il ne voudrait pas être moins servi qu’une Mimi Touré, entre autres. A moins de le voir renforcer aussitôt les rangs de l’opposition.

Et il y a ceux auxquels le parti Pastef serait redevable. D’où l’explication du maintien d’un Oumar Samba Ba, longtemps Secrétaire général de la Présidence, qui retrouve ce poste si stratégique. Un clin d’œil au «Directeur de campagne caché de Bassirou Diomaye», à qui l’on devrait des faveurs ? Par ailleurs, une fois que l’accouchement du gouvernement se sera opéré, il faudra voir si les bénéficiaires auront pu respecter l’engagement de respecter le non-cumul des mandats. Une autre paire de manches aussi.
mgueye@lequotidien.sn

Amadeus

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