Procès de l’attentat de Strasbourg: un proche du jihadiste condamné à 30 ans de prison
Le procès de l’attentat du marché de Noël de Strasbourg s’est achevé ce soir à Paris. En décembre 2018, un terroriste se réclamant de l’organisation État islamique tuait 5 personnes et en blessait 11 autres avant d’être abattu par la police deux jours après. Quatre accusés comparaissaient depuis février devant la cour d’assise spéciale de Paris. Le verdict est tombé ce jeudi soir et le principal accusé écope d’une peine de 30 années de prison.
Il savait qu’un « projet criminel » était « en cours d’élaboration » : Audrey Mondjehi, 42 ans, a été condamné jeudi soir à Paris à 30 ans de réclusion pour avoir aidé le jihadiste Chérif Chekatt à se procurer l’arme avec laquelle il a tué cinq personnes en décembre 2018 dans les rues du marché de Noël de Strasbourg.
Cette peine, quasiment conforme aux réquisitions du parquet national antiterroriste (Pnat), est assortie d’une période de sûreté des deux tiers, et d’une interdiction définitive du territoire français – Mondjehi étant de nationalité ivoirienne.
Après cinq semaines d’audience, la cour d’assises de Paris a estimé que le délinquant multirécidiviste, malgré ses dénégations, « avait connaissance de la radicalisation violente » du tueur, dont il était proche, et l’a en conséquence jugé coupable d’ « association de malfaiteurs terroristes », a déclaré la présidente Corinne Goetzmann, en présence de dizaines de parties civiles attentives – sur 208 au total.
Dans les trois mois ayant précédé la tuerie, Audrey Mondjehi « savait que le projet criminel de Chérif Chekatt était en cours d’élaboration », a estimé la cour, spécialement composée de magistrats professionnels. Cependant, il en « ignorait les modalités précises », ont tranché les juges, qui ont donc reconnu le quadragénaire non-coupable du chef de « complicité » d’assassinats et de tentative d’assassinats terroristes.
La cour a par ailleurs condamné à des peines plus légères deux autres accusés, reconnus coupables d’« association de malfaiteurs » de droit commun, pour avoir également joué un rôle d’intermédiaire, mais de moindre importance.
Le soir du 11 décembre 2018, après avoir prêté allégeance au groupe État islamique (EI), Chérif Chekatt avait tué cinq personnes et en avait blessé 11 autres dans les rues bondées de la capitale alsacienne. Il avait ensuite été abattu par les forces de l’ordre après deux jours de traque.