Sorties de Diomaye : Petits pas dans la sobriété
La sobriété reste le maître-mot des nouvelles autorités. Deux semaines après son installation à la tête de l’Etat, le Président Bassirou Diomaye Faye imprime sa marque. Sans tambour ni trompette, il déroule progressivement son plan de travail. Sa prestation de serment, la fête de l’Indépendance et ses visites de proximité à Touba et Tivaouane sont des moments marqués du sceau de la sobriété. En attendant les actes à poser dans le domaine de la gouvernance, les travailleurs des collectivités territoriales ne surfent pas sur un état de grâce en faveur du nouveau régime. La reprise de leur très long mouvement de grève illustre qu’il y a urgence à satisfaire leurs revendications.
La sobriété en marche avec le Président Bassirou Diomaye Faye. Pour combien de temps encore ? Il serait trop tôt de répondre à cette interrogation. Va-t-on vers une touche ou méthode Diomaye ? En tout cas, deux semaines après son installation officielle, le 5ème président de la République est en train d’imprimer sa marque. De la cérémonie de prestation de serment du 2 avril dernier à ses visites de proximité aux khalifes généraux des Mourides et des Tidianes à Touba et à Tivaouane (il marche pieds nus dans la résidence de Serigne Mountakha Mbacké et en fait de même pour se rendre au mausolée de Seydi El Hadj Malick Sy), en passant par la cérémonie officielle de levée des couleurs à l’occasion de la célébration du 64ème anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, au palais de la République, le Président Bassirou Diomaye déroule sans faire du bruit, comme dirait l’autre.
Sur le plan politique, c’est le même esprit de sobriété qui a habité sa première rencontre avec ses alliés de la Coalition «Diomaye Président» dans un hôtel de la place.
Même les sorties du chef de l’Etat, qui sont très scrutées par les observateurs et autres acteurs de la vie nationale, ne sont portées, le plus clair du temps, que tardivement à l’attention du grand public. La discrétion semble être mise en avant par les nouvelles autorités du pays. Ce qui rompt d’avec certaines habitudes avec les pouvoirs ou régimes précédents.
Même la visite du Premier ministre, Ousmane Sonko, au Building administratif, avant-hier, n’a pas dérogé à cet esprit. Tout comme, ces derniers jours, les cérémonies de passation de services dans les différents ministères ont été frappées du sceau de la sobriété. Même si des cris d’orfraie provenant des «Patriotes» de Koungheul contestant la présence de militants de la majorité, venus de Kaffrine, lors du passage de témoin au ministère de l’Urbanisme, ont altéré la volonté des tenants du «Projet» de voir leur souhait se concrétiser à cette étape de leur gouvernance.
En attendant les premiers actes forts, un autre slogan est entonné par les autorités issues de la troisième alternance du 24 mars 2024 : la gouvernance vertueuse et la rupture. Deux vocables chers aux gouvernants sortants, qui étaient sous la conduite du Président Macky Sall. Mais, un discours sur la rupture et sur la vertu est loin de rendre réel et concret l’objectif attendu à ce sujet. Au moment où tout cela est prôné par le Président Bassirou Diomaye Faye, des travailleurs comme ceux des collectivités territoriales rappellent, par le biais de leur très long mouvement d’humeur qu’ils ont repris, que leurs revendications doivent demeurer une priorité pour le Président Faye et ses collaborateurs de ministres compétents en la matière. Peut-être que la deuxième réunion du Conseil des ministres du nouveau pouvoir sera l’occasion de prendre des mesures hardies pour mettre un terme à ce très long mouvement d’humeur dont continuent de pâtir bon nombre d’usagers du service public.
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