Diatou Cissé: Dans ce gouvernement Diomaye-Sonko, « les femmes occupent la portion vraiment congrue. »
4 femmes sur 25 ministres dans le gouvernement… La journaliste ne cache pas sa déception-« Cela indique que dans ce gouvernement les femmes occupent la portion vraiment congrue »
C’est une voix respectée, qui de la voix quand il le faut. Diatou Cissé qui était à la «barre» du Jury du dimanche, hier, a plaidé la cause de la femme. La journaliste dénonce la «portion congrue» réservée à cette frange de la société dans le gouvernement de Sonko. Mais, même si elle est déçue avec 4 femmes sur les 25 ministres, elle ne semble pas surprise. L’ancienne secrétaire générale du Synpics, qui évoque d’autres sujets comme la reddition des comptes, se rend compte que « les discours sur les femmes n’étaient pas très prégnants dans les discours de Pastef».
Quatre femmes sur 25 ministres dans le gouvernement de Ousmane Sonko. Diatou Cissé ne cache pas sa déception. Invitée du Jury du dimanche, hier, la journaliste dit : «Cela indique que dans ce gouvernement les femmes occupent la portion vraiment congrue. On ne peut les faire un procès d’intention, mais d’ores et déjà, nous pouvons dire que nous sommes très déçues. Ça a été presque une douche froide pour le mouvement social des femmes en général. Je suis heureuse de dire que je fais partie d’un collectif de femmes et d’hommes composé pour le moment de plus de 600 personnes qui demande la conservation des acquis des femmes si on ne peut pas les augmenter», a-t-elle déclaré. Elle souligne que cette revendication leur a coûté des insultes sur les réseaux. «On a eu droit à de la bêtise, à de la stigmatisation, entre autres, mais aussi et surtout on a eu droit à de la bienveillance. Pour autant ça ne nous prive pas du droit d’exprimer sur l’espace public ce que nous jugeons, nous les femmes, être les revendications les plus légitimes. Notre revendication est fondée en droit et socialement. Cette question liée à l’égalité des sexes, à la participation des femmes dans les instances de décision, particulièrement là où se définissent les politiques publiques, ne vient pas de Diatou ou de Aïssatou».
Les discours sur les femmes n’étaient pas très prégnants dans le discours du Pastef
L’ancienne secrétaire générale du Synpics estime, par conséquent, que le nouveau régime a manqué une opportunité de donner un signal clair de rupture. « Mais nous savons comment les choses marchent. Nous avons raté le coche parce qu’il fallait alerter avant. Pour autant quand je prends du recul, personnellement, je reconnais que les discours sur les femmes n’étaient pas très prégnants dans le discours du Pastef en général. Mais il faut qu’on le reconnaisse, j’ai trouvé que dans leur programme, par contre, il y a des avancées notables qui peuvent s’opérer si on ne laisse pas les promesses en cours de route», a aussi dit l’invité du JDD. Sur la dénomination du ministère occupé par Maïmouna Dièye, Diatou Cissé précise : «Notre souhait est que le ministère des femmes disparaisse parce que nous ne souhaitons pas être une entité à part. La question des femmes elle est transversale dans toutes les politiques publiques (…). Maintenant en tant que groupe, avoir une entité femme ça permet de définir des stratégies claires, pertinentes en faveur des femmes. La société dans sa globalité gagne à avoir le point de vue des femmes là où se décident les politiques qui régissent notre vie en général. Pour ceux qui ne sont pas d’accord, je leur concède parce que nous sommes en démocratie. Mais je veux qu’on me dise avoir plus de femmes dans le gouvernement en quoi cela constituerait une perte pour la société Sénégalaise.»