Procès Trump aux Etats-Unis: le «Catch and Kill» ou comment faire taire les témoins gênants

Procès Trump aux Etats-Unis: le «Catch and Kill» ou comment faire taire les témoins gênants

Le procès Trump à New York suit son cours avec le témoignage d’un éditeur proche de Donald Trump et des violations répétées de l’ancien président de son injonction à se taire sur l’affaire. Et il n’a pas passé une très bonne journée.

« Vous perdez toute crédibilité auprès de la cour ! ». Le juge Merchan n’est pas content et il l’a fait savoir aux avocats de Donald Trump.

Ceux-ci essayaient d’expliquer que les critiques publiées ou relayées sur ses réseaux sociaux par l’ancien président contre des témoins clé de l’affaire ou contre le juge lui-même échappaient à l’injonction au silence par leur caractère politique. L‘accusation affirmant, elle, que cela était arrivé dix fois en une semaine. Cela pourrait valoir la prison, mais le procureur réclame plutôt 1 000 dollars par violation pour que cela s’arrête.

Le juge prendra une décision ultérieurement. Car il est occupé à entendre le premier témoin de ce procès, David Pecker. Le directeur du National enquirer, magazine aux unes choc très largement diffusé, est un proche de Donald Trump. En 2015, après l’annonce de candidature de Donald Trump à la Maison Blanche, David Pecker raconte comment ses contacts avec l’ex-président se sont faits plus fréquents. « Je le voyais plus fréquemment, peut-être une fois par mois ».

Acheter le silence
En août 2015, il a rendez-vous avec le candidat Trump et ses conseillers qui lui demandent comment lui, le patron de presse, peut les aider dans la campagne, rapporte l’Agence France presse. Ils « m’ont demandé ce que je pouvais faire, ce que mes magazines pouvaient faire pour aider sa campagne (…) J’ai dit que je publierai des articles positifs sur Trump, et des articles négatifs sur ses adversaires », raconte M. Pecker. « Il était clair, d’après mon expérience, que quand quelqu’un se présente à une telle fonction publique, des femmes appellent un magazine comme le National Enquirer pour essayer de vendre leur histoire », détaille-t-il encore.

David Pecker détaille aussi la pratique du « Catch and Kill » soit le fait d’acheter l’exclusivité sur une histoire gênante pour le candidat Trump, pour ne rien publier ensuite. Cela concerne des relations extraconjugales ou l’existence supposée d’enfants illégitimes de Donald Trump avec des employés de la Trump Tower : ainsi, 30.000 dollars ont été versés à un homme au sujet d’une affaire d’enfant illégitime, ou encore 150.000 dollars à une ancienne mannequin du magazine Playboy, pour son silence sur une relation avec le candidat à la Maison Blanche.

Pour l’accusation, ces épisodes témoignent de l’existence d’un stratagème pour étouffer tout scandale. Donald Trump est poursuivi pour 34 chefs de falsifications de documents comptables de son groupe d’entreprises, la Trump Organization, pour dissimuler les paiements à Stormy Daniels. L’avocat de Donald Trump, Todd Blanche a insisté, lui, sur la légalité des paiements. Loin d’un complot, il y a vu le fonctionnement normal d’une « démocratie ».

David Pecker explique aussi qu’il publiait des tissus de mensonges contre des adversaires politiques, y compris républicains.

Et ce n’est pas fini. Son témoignage reprend jeudi.

rfi.fr

Petit Ba

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