Après leur départ du pouvoir: Senghor, Abdou Diouf et Macky serviteurs de la France ?
Ils ont quitté le pouvoir. Les trois anciens chefs d’Etat du Sénégal ont un dénominateur commun : les deux premiers cités ont servi dans des structures d’inspiration française. Le troisième a été nommé par Macron pour être l’Envoyé Spécial des 4 P. Ce ne fut pas le cas pour Me Abdoulaye Wade. Retour sur leur vie d’après-pouvoir.
Il est docteur honoris causa de trente-sept universités, dont Paris-Sorbonne, Strasbourg, Louvain, Bordeaux, Harvard, Ifé, Oxford, Vienne, Montréal, Francfort, Yale, Meiji, Nancy, Bahia et Evora. Il est élu à l’Académie française, le 2 juin 1983, au fauteuil du duc de Lévis-Mirepoix (16e fauteuil). Il fut décédé le 20 décembre 2001. Pendant son magistère, il a porté haut le flambeau de la France. Il a été un artisan dans la création de l’Organisation Internationale de la Francophonie à Niamey en 1970.
Cette date fait référence à la naissance, le 20 mars 1970 à Niamey (Niger), de l’Agence de coopération culturelle et technique, qui allait devenir ensuite l’Organisation internationale de la Francophonie. Jusqu’ à sa mort, Léopold Sédar Senghor a été un fervent défenseur de la France et ses valeurs. C’est cette même France qui vend aux enchères son patrimoine d’objets au lieu de les restituer gratuitement. Son successeur Abdou Diouf après la chute du régime socialiste s’est beaucoup consacré pour le rayonnement de la Francophonie dont il fut le Secrétaire Général.
Abdou Diouf et la Francophonie
« Ala tête de l’organisation de la francophonie depuis quatre ans, je ne parviens toujours pas à m’expliquer, ni à expliquer aux francophones militants qui vivent sur d’autres rivages, le désamour des Français pour la francophonie. Désamour, désintérêt, méconnaissance ? Il est vrai que les médias français, légitimement préoccupés par les crises qui ébranlent le monde et par la politique européenne, ne trouvent que peu de place à lui consacrer, si ce n’est une fois tous les deux ans, à l’occasion du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, et encore.. », écrivait-il au début des années 2000.
Secrétaire général de la Francophonie (de 2003 à 2015) : Abdou Diouf a été élu secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en 2002, succédant à Boutros Boutros-Ghali. Il a chapeauté l’ensemble des institutions et opérateurs des pays francophones, contribuant ainsi à renforcer la coopération entre ces États2.
En somme, Abdou Diouf a joué un rôle essentiel dans la politique sénégalaise et la diplomatie internationale. Sa carrière a été marquée par son engagement en faveur de la démocratie, de l’économie et de la coopération entre les pays francophones. Il a laissé une empreinte significative dans l’histoire de son pays et au sein de la Francophonie12. Le dernier à quitter le pouvoir se nomme Macky Sall
Macky Sall , envoyé des 4P
Désigné envoyé spécial du 4P (Pacte de Paris pour les peuples et la Planète), le Président de la République, Macky Sall est entré en fonction dès la fin de son mandat le 2 avril 2024.
Forgé lors du Sommet de Paris pour un Nouveau Pacte financier mondial en juin dernier, le Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P) établit quatre grands principes pour une politique de solidarité internationale plus efficace et qui per-mette de mieux soutenir les États les plus vulnérables face aux crises et aux enjeux de transition climatique, dans le cadre d’une gouvernance inter-nationale plus équilibrée
Le Secrétariat du comité de suivi est désormais hébergé à Paris par l’OCDE. Il aura pour rôle de préparer le travail du comité de suivi : préparation des réunions, suivi des coalitions, travaux analytiques sur le champ d’expertise de l’OCDE et rédaction de rapports semestriels. En soutien de ces efforts, le président Macky Sall a accepté d’endosser le rôle d’Envoyé spécial pour le «4P» à partir de janvier 2024. Son engagement personnel aura un impact décisif sur la mobilisation de tous les acteurs de bonne volonté et des signataires du 4P.
Contrairement aux trois autres présidents de la République , le Président Wade après avoir quitté le pouvoir est resté dans son coin
L’exception Wade
Si on interroge l’histoire de Wade à la tête du pays , on se rend compte que ses rapports avec la France ont été souvent heurtés. Après sa prise du pouvoir, il a fait partir les troupes françaises de la base qu’elles occupaient à Ouakam et leurs logements attribués aux Sénégalais et le drapeau français ne flottait plus. Pendant deux ans , il s’est débrouillé sans l’aide française au développement. Il avait diversifié ses échanges commerciaux en se tournant du côté des pays arabes et de l’ Asie notamment en Inde et en Chine. Malheureusement , son succeseur une fois au pouvoir a ramené l’armée française et a intensifié ses relations avec l’ancienne colonie. Wade a tenté une certaine souveraineté face à la France. Il a malgré les injonctions du Fmi et la Banque Mondiale octroyé une bourse ou une aide à tous les étudiants du Sénégal sans exception.
A sa retraite, bien que vivant en France et précisément à Versailles, il n’est dans aucune activité coachée par la France. Voilà l’homme Wade qui refuse de se reposer. A 98 ans , Me Wade ne cesse de répéter : « je me battrai jusqu’ à mon dernier souffle ». Suffisant pour mesurer l’ état d’esprit pour ce quasi-centenaire qui demeure toujours le secrétaire général du Pds. Que dire du nouveau Président sénégalais. Il se veut panafricaniste et souverainiste. Il l’affiche clairement.
Bassirou Diomaye Faye plaide pour un partenariat « repensé » avec l’Europe
Le président du Conseil européen, Charles Michel, était en visite à Dakar lundi 22 avril. Il s’est dit favorable à ce que « des améliorations » soient apportées « de part et d’autre », en citant « la question de la pêche et des ressources halieutiques ».
Le nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, investi le 2 avril, a plaidé pour un partenariat « rénové » avec l’Union européenne (UE) lors d’une déclaration conjointe avec le président du Conseil européen, Charles Michel, en visite au Sénégal lundi 22 avril. Entre l’Europe et Dakar, « la coopération est dense et multiforme mais, ensemble, nous voulons un partenariat repensé » et « apte à soutenir la dynamique novatrice que nous voulons imprimer à nos relations », a affirmé le nouveau chef de l’Etat.
M. Faye avait promis dans son programme de rétablir une « souveraineté » qui a été bradée, selon lui, à l’étranger. Il souhaite notamment renégocier des contrats gaziers et pétroliers ainsi que les accords de pêche signés avec l’UE. Les pêcheurs sénégalais sont confrontés à une surexploitation des ressources halieutiques, alors que leur activité représente une part importante de l’économie de ce pays côtier.
« Un modèle économique endogène »
« Lorsqu’il y a le sentiment que des sujets doivent être abordés, on ne doit pas le redouter » pour « apporter des améliorations de part et d’autre », a déclaré M. Michel, en citant « la question de la pêche et des ressources halieutiques ». Le président sénégalais a expliqué que les priorités de son gouvernement « s’articulent autour d’un modèle économique endogène d’industrialisation avec comme rampe de lancement le secteur primaire – agriculture, élevage et pêche – mais aussi le renforcement des infrastructures économiques, telles que les chemins de fer, l’électrification, les télécommunications et le réseau routier ». « Les investisseurs européens dont les entreprises ont des compétences avérées dans ces différents secteurs sont les bienvenus », a-t-il ajouté.