Présidentielle au Tchad: premières réactions au lendemain de la victoire annoncée de Mahamat Idriss Déby

Au Tchad, l’Agence nationale de gestion des élections (Ange) a annoncé le 9 mai 2024 les résultats provisoires de la présidentielle du 6 mai, créditant le président de transition Mahamat Idriss Déby de 61,03% des suffrages, Succès Masra étant classé deuxième avec 18,53% des voix. RFI revient sur cette annonce avec son édition spéciale, ce 10 mai, de 5h35 à 6h TU.

C’est la surprise au Tchad : trois jours seulement après le vote pour la présidentielle, l’annonce est tombée hier soir à Ndjamena. Le président de la transition, Mahamat Idriss Déby, a été proclamé vainqueur, dès le premier tour par l’Agence nationale de gestion des élections (Ange), selon des résultats provisoires.

L’Ange avait jusqu’au 21 mai pour compiler les bulletins et personne ne s’attendait à une annonce aussi rapide. Situation d’autant plus complexe que le Premier ministre Succès Masra, candidat lui aussi, a revendiqué pour lui-même la victoire dès le premier tour jeudi soir, avant même la proclamation de ces résultats. Un nouveau face-à-face se dessine-t-il ? Comment l’opposition compte-t-elle réagir ? Quelle réponse du camp de Mahamat Idriss Déby ? Premiers éléments de réponse avec notre édition spéciale.

Une édition spéciale, ce vendredi de 5h35 à 6h00 TU, présentée par Julien Coquelle-Roëhm et coordonnée par Laurent Correau, en présence de :

• Mahamat Assileck Alata, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’habitat et de l’urbanisme, pour représenter le candidat Mahamat Idriss Déby.
• Sitack Yombatina Beni, vice-président du parti Les Transformateurs en charge des questions de gouvernance, réformes et enseignements, en ligne pour le candidat Succès Masra.
• Clément Sianka, directeur de cabinet et porte-parole du candidat Albert Pahimi Padacké.
• Esdras Ndikumana, journaliste au service Afrique de RFI, qui a suivi le premier tour de la présidentielle.
• Carol Valade, correspondant de RFI à Ndjamena.

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Dans cette édition spéciale chaque camp a pu s’exprimer et les positions, sans grande surprise, demeurent les mêmes que lors des premières prises de parole ce jeudi soir.

Le satisfecit, côté Mahamat Idriss Déby
« Notre président est celui de tous les Tchadiens », dit le ministre tchadien de l’Aménagement du territoire, de l’habitat et de l’urbanisme. Mahamat Assileck Alata martèle que les choses « se sont passées dans la norme » pour ce vote et pour la compilation, quatre jours après le scrutin – ce qui est un record dans ce pays, rappelait notre journaliste Esdras Ndikumana.

« La déception des Transformateurs est à la hauteur de ce qu’ils pensaient faire », dit encore le soutien de Mahamat Idriss Déby. Mais, ajoute-t-il. « Ils ont le temps de faire leurs observations, leurs contestations devant la Cour constitutionnelle et on verra bien qui est le véritable président élu. » Mahamat Assileck Alata se dit « serein » et ne souhaite pas utiliser de « mots durs ».

Le représentant de Succès Masra, véhément
« Mascarade », « braquage » : ce sont les termes utilisés par Sitack Yombatina Beni durant l’édition spéciale de RFI. Il est l’un des vice-présidents du parti Les Transformateurs. Pour lui, l’Ange est devenue « démon ». Il martèle ces éléments de langage à de multiples reprises pour conclure que « depuis 1996, le MPS [parti de feu Idriss Déby Itno, NDLR] a toujours organisé des élections tronquées, truquées ».

Certains procès-verbaux de bureaux de vote, affirme Sitack Yombatina Beni, « sont arrivés dans la nuit de mercredi à jeudi ou même dans la journée de jeudi ».

Pour lui, en quelques heures, ce n’était donc pas possible d’avoir les résultats. Relancé par Julien Coquelle-Roëhm quant à la volonté du parti de Succès Masra de déposer des recours devant la Cour constitutionnelle, le responsable ne répond pas clairement.

Le troisième homme « félicite » Mahamat Déby
Pour Clément Sianka, le directeur de cabinet et porte-parole d’Albert Pahimi Padacké, il peut y avoir certes « quelques réclamations mais cela ne remet pas en cause la victoire de Mahamat Idriss Déby ». Désormais, ajoute-t-il, « la place n’est pas à une guéguerre politicienne ».

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