PROMISE-Suite et pas fin des contradictions: Le ministre de la microfinance a réagi et exerce son droit de réponse

PROMISE-Suite et pas fin des contradictions: Le ministre de la microfinance a réagi et exerce son droit de réponse

Direct News a été contacté par le ministre de la microfinance et de l’économie sociale et solidaire par courrier, dans le but de répondre à notre publication « visant » ce département ministériel, selon l’objet de leur correspondance. Nous faisons une exception en publiant intégralement et en fac-similé le courrier ainsi que leur réponse, laissant à nos lecteurs et au personnel du Promise le soin de juger. Toutefois, nous maintenons la contradiction entre la correspondance du ministre de la microfinance et de l’économie sociale et solidaire annonçant la fin du programme et celle du ministre en charge de l’Économie demandant sa prolongation.

En examinant la correspondance du ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, il est impossible de ne pas remarquer l’absence de réponse à nos affirmations, étayées par la copie du courrier du Ministre Abdourahmane Sarr demandant la prolongation du programme à la BID, et le courrier du Ministre Alioune Dione annonçant la fin prochaine dudit programme. Les deux courriers présentent une divergence sur le même sujet. De plus, nous tenons à souligner que le ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire n’a aucune prérogative pour demander la prolongation du programme, et que seul le ministre chargé de la coopération est habilité à saisir le partenaire technique et financier au nom du gouvernement.

Nous notons également avec satisfaction que le ministre confirme la perte d’une cinquantaine d’emplois, précisant qu’il s’agit de 41 agents, certains étant, selon lui, « payés à ne rien faire car leurs profils ne correspondent à aucun besoin du programme ». Cependant, le ministre nous informe qu’un audit indépendant a été commandité, ce qui mettra probablement en lumière des difficultés non mentionnées. Il est précisé que le Promise a été un programme coûteux pendant 7 ans, incapable de mobiliser un seul franc des 29 milliards de francs CFA de la moudharaba destinés aux SFD pour le financement islamique par la BID. Cette déclaration du ministre révèle un autre désaccord avec son collègue en charge de l’Économie, qui a salué les progrès réalisés pendant ses six années de fonctionnement du Promise (2018-2023), tout en reconnaissant qu’il reste des efforts à faire. Le ministre de l’Économie a plaidé en faveur de la poursuite des actions visant à finaliser le cadre réglementaire, renforcer les capacités des Services Financiers Décentralisés (SFD) et des bénéficiaires, et mobiliser la ligne moudharaba, composante principale du programme. Reconnaissant les efforts déployés par le Promise, le ministre de l’Économie a demandé une prolongation de trois (3) ans du programme à compter du 1er juin 2024 pour continuer les missions et atteindre les résultats escomptés. Dans ce contexte, il est légitime de se demander la pertinence de prolonger un programme coûteux depuis 7 ans, dont la moitié du personnel est payée à ne rien faire, et qui n’a pas réussi à mobiliser les 29 milliards de francs CFA de la moudharaba destinés aux SFD pour le financement islamique. Sans contredire le ministre de la Microfinance, nos sources au ministère de l’Économie, de même que ceux du Promise en plus d’articles parcourus en ligne, nous informent qu’à ce jour, des accords de financement de 9,5 millions de dollars américains, soit près de 6 milliards de francs CFA, ont été signés en mai 2023 à Jeddah avec des garanties souveraines de l’État du Sénégal entre la BID et des institutions de microfinance dans le cadre du Promise. « Un expert en microfinance islamique nous confie : « Si ces financements n’ont pas pu être débloqués, c’est en raison de la réglementation relevant du ministre des Finances et de la Banque Centrale, et non par la faute du Promise ». Il ajoute : « La possibilité de pratiquer la microfinance islamique nécessite une autorisation, et le Sénégal, en étant un pionnier dans ce domaine grâce au Promise, a déployé d’importants efforts, facilitant la création d’institutions spécialisées en microfinance islamique ». En attendant, nous invitons le ministre de la Microfinance à partager prochainement les résultats de l’audit indépendant qu’il a commandité, en lui ouvrant nos pages.

Amadeus

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