Usurpation de numéro d’identité nationale : Stupéfiantes confessions de victimes
Le feuilleton sur l’usurpation d’état civil ou de numéros de carte d’identité nationale est loin de tirer son épilogue. Les victimes se dévoilent de plus en plus démontrant la complexité de la situation. Certains d’entre eux témoignent.
En sus des élèves qui peinent à renouveler leurs extraits de naissance, des Sénégalais ne figurent plus sur le fichier national. A l’instar de Coumba Sow, Maguette Diagne et Rassoul Gueye. Ces derniers sont devenus des inconnus dans leur propre pays, car ne pouvant plus utiliser leur carte d’identité national dont les numéros sont confisqués et attribués à d’autres. Dans une vidéo, le trio fait le récit de leur mésaventure.
« On m’a déclaré à la mairie de Rufisque et avec le numéro registre j’ai déposé pour obtenir ma carte d’identité, mon certificat de mariage et je m‘en suis servi pour les extraits de mes enfants. En 2022 , on m’a appelé pour me dire que ce numéro ne m’appartenait pas. Au début, je n’y croyais pas mais vu l’insistance cela m’a fait réagir. J’ai demandé à mon entourage et plusieurs personnes m’ont confirmé que cela pourrait être vrai car la vente de numéro de registre est devenue courante. J’ai toujours utilisé ma pièce d’identité. Mais depuis 2022, je n’arrive plus à l’utiliser. Alors que lors des dernières élections j’ai voté avec cette pièce », confie Coumba Sow.
Même son de cloche pour la dame Maguette Diagne. Elle a été informée de sa situation il y a juste quelques mois alors qu’elle s’achetait une puce téléphonique. « C’est le vendeur qui m’a mis au courant de cette situation. J’ai été surprise. Il m’a donné le nom de l’autre personne. Il s’agit d’un étranger ».
Mouhamed Rassoul Gueye, quant à lui en a eu connaissance à la Sonatel. « J’étais parti à la Sonatel pour un abonnement wifi. Une fois là-bas, ils m’ont informé que le numéro de ma carte d’identité était attribué à un autre. Ils m’ont conseillé d’aller à la Daf pour le réclamer. Ce que j’ai fait. Ils m’ont demandé une copie littérale. Ils m’ont fait une lettre de rejet tout simplement », indique-t-il.
Cependant, il est important de souligner que ces changements ont grandement impacté sur leur vie. Car disent-ils : « ça te bloque sur plusieurs choses. Tu peines à trouver du travail, à déposer ou renouveler ton passeport mais également à avoir un permis de conduire. Tu te sens comme un inconnu dans ton propre pays ».
A. FAYE