Nouvelle mission du Fmi: Le casse-tête des subventions…

Nouvelle mission du Fmi: Le casse-tête des subventions…

Lors de sa dernière mission en début mai, le Fmi avait insisté sur la mise en place d’une nouvelle grille tarifaire de l’énergie dont les subventions avaient atteint 620 milliards de francs Cfa. En plus des subventions, il y a la réduction des vulnérabilités de la dette, le renforcement de la gouvernance, la transformation structurelle de l’économie. Mais, les perspectives à moyen terme restent moins favorables à cause du démarrage retardé de la production d’hydrocarbures. Si la mission est concluante, le Sénégal devrait bénéficier d’un nouveau décaissement, au mois de juillet dans le cadre de la seconde revue du programme 2023-2026, de l’ordre de 1150 milliards de francs Cfa.

Si les deux parties s’étaient quittées le 4 mai dernier, elles vont se retrouver à partir de ce jeudi. Le Fmi va mener une nouvelle Mission à Dakar jusqu’au 13 juin, après que les nouvelles autorités ont décidé de poursuivre la revue du programme mise en place par le précédent régime au titre du Mécanisme élargi de crédit (Mec) et de la Facilité élargie de crédit (Fec), et la Facilité pour la résilience et la durabilité (Frd). Lors de ce séjour dakarois, les fonctionnaires du Fmi et les autorités politiques du Sénégal vont poursuivre leurs discussions pour valider la seconde revue du programme. S’il va y avoir encore plusieurs points au menu, la question des subventions, notamment les dépenses accordées à l’énergie qui s’élèvent à 620 milliards de francs Cfa, soit 3, 3% du Pib, va être le point culminant des discussions. Le Fmi a en effet constaté que l’exécution du budget a été marquée par une moins-value au niveau des recettes et un dépassement du coût des subventions à l’énergie par rapport à l’enveloppe budgétaire initiale.
Aujourd’hui, les autorités, qui auront du mal à renoncer à ces subventions, n’arrivent pas à réduire les prix des denrées à cause de l’inexistence de leviers fiscaux ou des taxes à activer. C’est toujours le statu quo en dépit des promesses fermes faites à l’électorat de réduire le coût de la vie. Plus de deux mois plus tard, les différentes parties cherchent une nouvelle formule magique. Sans succès. En tout cas, dans ses recommandations, le Fmi avait suggéré de mettre «en œuvre une nouvelle grille tarifaire pour l’électricité, avec un tarif social pour les ménages vulnérables». Et une révision de la formule de détermination des produits pétroliers et la réalisation d’un audit de la Senelec. Pour le Fmi, il faut prendre des mesures ambitieuses pour rationaliser les dépenses fiscales et améliorer l’efficacité des dépenses. Ces mesures devraient être prises dans le cadre d’un budget rectificatif qui permettrait la réalisation de l’objectif régional de déficit budgétaire de 3% du Pib en 2025.
Cette deuxième Mission du Fmi arrive dans un contexte économique moins réjouissant. A cause d’un contexte électoral tendu et incertain, la croissance de l’activité «économique au premier trimestre 2024» s’était contractée, les entreprises ayant reporté leurs investissements et les consommateurs ayant réduit leurs dépenses. Par conséquent, «l’inflation s’est repliée à 3, 3% (en glissement annuel)».
Pendant une semaine, les deux parties vont intensifier les discussions pour la seconde revue du programme 2023-2026, qui prévoit un décaissement total de l’ordre de 1150 milliards de francs Cfa. Après des pourparlers concluants, il va préparer un deuxième décaissement au mois de juillet 2024, après validation par le Conseil d’administration de l’institution. Cette nouvelle tranche sera un autre bol d’air frais pour Diomaye et Sonko, qui ont procédé ces dernières heures à une levée de 450 milliards de francs Cfa dont une partie est réservée à l’encours de la dette. Ce recours aux Eurobonds est une stratégie mise en place, car les nouvelles autorités ont aussi décidé, pour faire face au service de la dette, d’aller vers les marchés financiers pour lever des fonds. Il faut savoir que la dette du gouvernement central est de 73, 4% du Pib, au-delà du plafond fixé dans le cadre de l’Uemoa. A 18, 8% du Pib, le «déficit du compte courant est resté important, reflétant la faiblesse persistante des exportations de biens».
bsakho@lequotidien.sn

Amadeus

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