Réorganisation des Services de l’État: La Présidence et la Primature redéfinissent leurs rôles
Il est enfin publié, le décret portant répartition des services de l’État. À sa lecture, on peut noter que le duo Diomaye – Sonko a entrepris une réorganisation des services avec un partage de quelques services entre le Palais et la Primature. Retour sur ce décret tant attendu
La Présidence de la République a décidé de se décharger de certaines entités en restructurant le Bureau Opérationnel de Suivi du PSE (BOS), désormais renommé Bureau Opérationnel de Coordination et de Suivi (BOCS), ainsi que l’Observatoire National de l’Investissement (ONI). Ces entités seront désormais gérées par la Primature.
La décision de transformer le BOS en BOCS et de transférer l’ONI vise à donner à la Primature les moyens d’assurer le suivi des projets et programmes tout en ayant la main sur les orientations en matière d’investissement. Pendant ce temps, l’APIX et le Bureau d’Intelligence et de Prospective Économique restent au niveau de la Présidence. Le nouveau BOCS sera certainement dédié à la coordination et au suivi des initiatives gouvernementales issues du PROJET, marquant ainsi la fin annoncée du PSE. Il est clair que la Primature se réorganise pour renforcer la capacité de coordination et de suivi des projets et programmes gouvernementaux de son Chef. Cette restructuration se concentre sur plusieurs axes prioritaires, notamment la relance des activités en Casamance et les programmes financés par les partenaires techniques et financiers, axés sur l’amélioration des conditions de vie des populations. Ces changements visent à garantir l’efficacité et la cohérence des actions gouvernementales tout en stimulant le développement économique et social de la région de Casamance. L’agence de relance des activités en Casamance est désormais sous la supervision de la Primature, de même que les initiatives visant à améliorer la qualité de vie des citoyens, notamment en matière de santé, d’éducation, de développement social et d’accès à l’énergie.
Disparition du Bureau de Prospective Economique de la Présidence
Un fait marquant de cette réorganisation est la disparition du Bureau de Prospective Économique (BPI) au sein de la Primature, ainsi que du cabinet du ministre en charge du suivi du PSE. Ces suppressions s’inscrivent certainement dans une volonté de rationaliser certaines structures, bien que la majorité des entités existantes soient maintenues en attendant d’éventuels changements des dirigeants lors des prochains conseils des ministres.
Création de cellules des statistiques
Autre innovation notable, la création de cellules des statistiques et des données dans plusieurs ministères. Ces unités auront pour mission de fournir des données fiables et actualisées pour éclairer les décisions politiques et optimiser la gestion des projets. Alors que les parlementaires doivent accueillir la prochaine déclaration de politique générale qui précisera les orientations du gouvernement, cette réorganisation marque une première étape vers la mise en œuvre du nouveau projet gouvernemental. Les différentes structures devront désormais s’adapter à cette nouvelle répartition des responsabilités pour porter les ambitions de développement du pays.
Cependant, cette réorganisation ne semble pas traduire la volonté de modernisation et de dynamisme de l’administration publique prônée à travers la rupture systémique, car les structures jugées pléthoriques et budgétivores dans un passé récent continuent d’accueillir à leurs têtes des directeurs généraux et des coordonnateurs presque toutes les semaines.
Alioune Mbaye