L’ONU adopte sa résolution sur le génocide de Srebrenica, la Bosnie se déchire
84 voix pour, 19 contre, 68 abstentions. Jeudi 23 mai, l’Assemblée générale des Nations unies s’est divisée, mais a majoritairement voté pour que le 11 juillet devienne la Journée internationale de réflexion et de commémoration du génocide de 1995 à Srebrenica.
La Serbie avait pourtant déployé d’intenses efforts diplomatiques pour bloquer cette résolution qui reconnaît de facto le caractère génocidaire du massacre perpétré par les troupes serbes de Ratko Mladić contre plus de 8 000 hommes bosniaques. Selon Belgrade, ce texte serait inacceptable parce qu’il présenterait le peuple serbe comme collectivement « génocidaire ». Or, aucune mention ne fait état de cela dans le texte, repris à plusieurs reprises. La Chine et la Russie ont voté contre, de même que la Hongrie et Cuba, mais la plupart des non-alignés se sont abstenus.
Les réactions ont été immédiates dans les Balkans. Avant même l’issue du vote, le gouvernement de l’entité serbe de Bosnie-Herzégovine a annoncé le dépôt d’une demande de « séparation pacifique » à la fédération croato-bosniaque « dans un délai de 30 jours ». Un nouveau pas vers l’implosion du pays a donc été franchi, alors que les menaces de sécessions sont au plus haut depuis de longs mois.
La Slovénie au côté de la Palestine
Il n’y a pas que l’Espagne ou l’Irlande qui s’apprêtent à reconnaître l’existence d’un État palestinien au sein de l’Union européenne. La Slovénie va, elle aussi, le faire, avec un vote au Parlement programmé début juin. Le petit pays d’à peine 2 millions d’habitants se bat pour faire entendre sa voix, en profitant de son actuel siège de membre non permanent aux Nations unies. Décryptage de ce positionnement géopolitique avec le chercheur Primož Šterbenc, grand connaisseur du Moyen-Orient.
Depuis de longues années, la Grèce est en première ligne de la crise migratoire. Face à l’arrivée massive d’exilés, Athènes a mis en place une politique très sécuritaire, critiquée pour ses atteintes aux droits humains par la société civile. Mais ce modèle a largement inspiré l’Union européenne pour adopter son Pacte sur l’immigration et l’asile voté en avril par le Parlement européen. En pleine campagne pour les élections européennes du 9 juin, le gouvernement conservateur de Kyriákos Mitsotákis met en avant sa réussite pour siphonner les voix d’extrême-droite. Reportage.
C’est dans ce contexte que s’est tenu le procès de neuf exilés accusés du naufrage de l’Adriana. Le 14 juin 2023, ce navire parti surchargé de Libye avait fait naufrage au large de Pylos. Seule une centaine des plus de 700 passagers ont survécu. La justice grecque a finalement abandonné toutes les charges contre les prévenus, tous de nationalité égyptienne.
La Macédoine perd déjà le Nord
De retour au pouvoir après son triomphe lors des législatives et de la présidentielle du 8 mai, la droite macédonienne mène une offensive nationaliste qui inquiète ses voisins. Lors de son investiture, la nouvelle présidente a déjà déclenché une crise diplomatique avec la Grèce en refusant d’utiliser le nouveau nom de son pays, entériné par l’accord de Prespa signé en 2018. Depuis, la tension ne redescend pas avec Athènes. Pourtant, le VMRO-DPMNE doit se chercher des alliés pour gouverner, ce qui pourrait le mener à tempérer son discours.
C’est dans ce contexte que l’Église orthodoxe macédonienne s’est fâchée avec le patriarcat œcuménique de Constantinople. Son chef, le métropolite Stefan, refuse de changer le nom de son Église pour satisfaire les exigences de l’Église grecque, condition posée en vue de sa reconnaissance pleine et entière.
Un mariage lesbien très commenté en Albanie
Au Kosovo, plus aucune transaction en dinars serbes n’est autorisée. La police a donc fermé manu militari six banques dans le Nord à majorité serbe, accusées d’« activités illégales ». L’Union européenne et les États-Unis ont dénoncé une action non concertée et déploré, de nouveau, le manque de dialogue du gouvernement d’Albin Kurti avec la Serbie. En craignant un regain de tensions.
Le week-end dernier, deux femmes lesbiennes d’Albanie ont célébré leur mariage sur le parvis de la mairie de Tirana. Un événement très commenté dans ce pays où les unions entre personnes de même sexe ne sont toujours pas reconnues. Les responsables musulmans, orthodoxes et catholiques se sont notamment agacés de cette union contre la loi, la religion et la tradition.
RFI