« Quand ils sont arrivés, la gendarmerie a déplacé les barrières » (Habitant de Médina Gounass)

« Quand ils sont arrivés, la gendarmerie a déplacé les barrières » (Habitant de Médina Gounass)

La cité religieuse de Médina Gounass (Sud) a été le théâtre de vifs affrontements entre la communauté toucouleur et celle des peulhs du Fouladou, ce lundi 17 juin, jour de la fête de Tabaski. Selon le représentant du Khalife, la situation s’est envenimée lorsque « des membres de la communauté  Fuladou de la population locale, ont délibérément attendu le Khalife au rond-point menant à Dakka pour l’attaquer ». Des propos balayés d’un revers de mains par Hamidou Kandé qui se prononçait au nom de l’autre camp en l’occurrence, la communauté Fouladou.

A l’en croire, « tout ce que la partie adverse a rapporté est archi faux », a -t-il affirmé avant d’expliquer : « Je vous jure au nom d’Allah que ce sont eux qui ont commencé.  Ils ont terminé la prière en premier. En rentrant leur cortège a voulu passer sur nous, il y avait des barrières parce que les deux mosquées faisaient face à face. Quand ils sont arrivés, la gendarmerie a déplacé les barrières, c’est ce qu’ils font la plupart du temps quand le khalife passe, ils lèvent les barrières pour lui frayer un passage et les autres comme ils sont nombreux ils empruntaient d’habitude les ruelles à l’intérieur du village. Mais cette fois-ci, quand la gendarmerie a levé les barrières pour laisser passer le khalife, tous les autres en ont profité pour passer eux aussi. Il y avait environ dix véhicules qui accompagnaient le cortège. On a en notre possession des vidéos qui témoignent que le khalife est bien rentré sain et sauf chez lui » a signalé Hamidou Kandé.

Selon Hamidou tout a commencé lorsque des jeunes de l’autre camp sont arrivés sur les lieux avec l’intention de les provoquer, des minutes plus tard après le passage du Khalife et son cortège. « C’est après 30 à 40 minutes, qu’un groupe de jeunes d’environ moins de 30 ans est arrivé sur les lieux en criant et en proférant des insultes contre nous et c’est à ce moment que nous aussi on a riposté. Il y avait presque six (6) gendarmes sur place. Quand ces jeunes ont commencé à crier et insulter les gendarmes ont tenté de les repousser mais ils n’ont pas voulu entendre raison, ils ont tenu tête. Il y avait en ce moment un vieux de notre communauté qui rentrait chez lui qui a été agressé par ces derniers. Il a même un pied cassé. C’est cet acte qui a éveillé la colère dans notre communauté et qui nous a poussé à réagir. C’est ainsi qu’a commencé les échauffourées entre les deux communautés », a -t-il expliqué.

M. Kandé de préciser que malgré l’intervention des gendarmes qui avaient réussi à les disperser à coup de lacrymogène, les jeunes de la partie adverse étaient déterminés à accéder à leur quartier pour semer la pagaille. « Les gendarmes sur place sont intervenus mais ne parvenaient pas à maîtriser la situation parce qu’ils n’étaient pas en nombre. Ils ont même lancé des grenades lacrymogènes des deux côtés et même à l’intérieur du village, et ont réussi à disperser la foule. Suite à cela ces jeunes ont voulu accéder à notre quartier pour nous attaquer, on les a barré et les jets de pierres ont repris. La gendarmerie a  de nouveau intervenu nous demandant d’arrêter et de rentrer chez nous, là aussi ils se sont attaqués aux gendarmes avec des jets de pierres. Les limiers de leur côté ont lancé des grenades lacrymogènes dans leur mosquée parce que c’est là où ils se tenaient et dans l’enceinte de la maison du khalife. C’est peut-être le fait que la gendarmerie ait balancé des grenades dans la maison de leur guide, qui les a énervé, ils ont commencé à entrer dans notre quartier et à lancer des pierres. Nous avons également répliqué », a confié Hamidou.

Rajoutant : « Moi qui vous parle, je fais partie des victimes. J’ai été blessé à la main. Dans notre communauté, on a enregistré 5 blessés. Il y a bel et bien des morts, mais c’est de l’autre côté, je connais l’un des deux, il n’habite pas loin de chez moi, mais je dirai qu’il est décédé d’un arrêt cardiaque ou quelque chose de ce genre, mais pas à cause de ces échauffourés parce que personne ne l’a touché. Pour la deuxième victime j’ai juste entendu la rumeur mais je ne la connais pas. Ce que je sais, c’est qu’il y a un jeune, un des nôtres qui a été agressé, tabassé par l’autre camp et abandonné sur les lieux pendant qu’il apportait le repas à des proches. C’est les sapeurs-pompiers qui l’ont évacué à l’hôpital de Tamba, mais il n’est pas mort.  Il est actuellement dans le coma », a précisé Hamidou Kande.

Pressafrik

Amadeus

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