100 jours à la tête du pays : Diomaye passe l’oral
Face à la presse samedi, le Président Bassirou Diomaye Faye a réitéré l’ambition du gouvernement de renégocier les contrats gaziers et pétroliers, afin de permettre au Sénégal de profiter davantage des retombées de ces ressources naturelles. Le chef de l’Etat est également revenu sur d’autres sujets, notamment les rapports avec les institutions de Bretton Woods, entre autres.
Bassirou Diomaye Diakhar Faye a réaffirmé la volonté du gouvernement de renégocier les contrats pétroliers et gaziers.
«Ma conviction est qu’on aurait pu mieux négocier ces contrats. Notre stratégie est de voir les pistes de renégociation. De ce fait, nous allons renégocier les contrats et essayer de voir comment investir dans d’autres secteurs pour leur développement et éviter la malédiction du pétrole», a dit le président de la République samedi, lors de son premier face-à-face avec la presse nationale, après les 100 premiers jours à la tête du Sénégal.
La production du premier baril de pétrole du champ Sangomar, situé au large du Sénégal et constituant le premier projet pétrolier offshore du pays, est effective depuis le 11 juin 2024.
Dans la mise en œuvre de cette 1ère phase du projet Sangomar, Woodside est en joint-venture avec la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), avec une participation respective de 82% et 18%.
Malgré tout, le chef de l’Etat assure qu’il «y aura une renégociation et que ce sera bénéfique pour le Sénégal».
Pour la première phase d’exploitation, le coût du projet est estimé entre 4,9 et 5,2 milliards de dollars, d’après Woodside. La phase 1 du développement comprend 23 puits dont 11 puits de production, 10 puits d’injection d’eau et 2 puits d’injection de gaz.
Et pour le président de la République du Sénégal, tout cela mérite d’être passé au peigne fin, aussi bien les contrats que les coûts des projets (Gta et Sangomar).
S’agissant du gaz, il a été dit que le Sénégal et la Mauritanie ont «décelé du côté de la compagnie Bp, un surcoût qui ne se justifie pas, et ont demandé un audit».
Interpellé par nos confrères sur ses rapports avec les institutions de Bretton Woods, Bassirou Diomaye Faye a indiqué : «Des pays comme les nôtres n’ont jamais assez de ressources et les urgences sont partout. Le principal défi reste la mobilisation des ressources, qui ne peut se faire qu’à travers la fiscalité intérieure, les droits de porte et le recours à la dette. Sur le plan de l’endettement, on n’a plus trop de marge, mais on est obligés d’y recourir. L’essentiel est que nous travaillons à garder la signature du Sénégal crédible pour obtenir les montants recherchés.» Le chef de l’Etat précise que ces institutions restent des partenaires et qu’il ne les considère pas comme des «boucs émissaires».
«Pour notre respectabilité, on n’a pas besoin de pression extérieure pour que nous fassions des progrès dans le domaine de la bonne gouvernance.
Quand on considérera que ce que ces institutions nous imposent de faire ne va pas dans le sens des intérêts du Sénégal ou du Peuple sénégalais, à ce moment, on leur fera clairement comprendre, avec des arguments objectifs, que cette option n’est pas la meilleure. Et voilà l’alternative que nous proposons», a fait savoir Diomaye.
Les mesures prises par le gouvernement pour réduire le coût de la vie, avec la baisse des prix des denrées de grande consommation, ont été aussi abordées.
A ce propos dit-il avoir hérité d’une situation économique difficile, avec des indicateurs «au rouge».
Le chef de l’Etat a informé avoir bloqué une décision d’augmentation du prix de l’eau prise par l’ancien régime.
«Nous avons aussi trouvé des choses pas nettes. A titre d’exemple, mon prédécesseur et son équipe ont pris un arrêté le 29 mars 2024 pour augmenter le coût de l’eau consommée par les ménages. A peine installé, je risquais de faire face à des mécontentements des populations dus à des factures élevées, ce qui est anormal», a expliqué le chef de l’Etat.
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