Fonds politiques-Assainissement des Finances Publiques-rapports d’audit-Dpg-présence militaire au Sénégal: Diomaye mesure ses « 100 pas »
Le Président Diomaye Faye a fait face à la presse ce samedi 13 juillet 2024 pour évaluer les 100 jours passés à la tête du pays. Il s’est penché sur les questions de l’heure. A cet effet, il a fait l’état des lieux de la situation économique, sociale du pays avant de décliner les grandes orientations qui vont marquer son quinquennat. Retour sur ce « Grand Oral » face à la presse.
« Dès mon arrivée, nous avons fait le point sur les secteurs sensibles. Nous avons sollicité plusieurs responsables. Nous avons trouvé une situation très grave. Mais nous avons rapidement pris des mesures », a fait savoir le Président de la République. Et ce dernier d’embrayer ; « Nous avons payé certaines dettes, notamment celle de la SAR (Société africaine de raffinage), pour qu’il n’y ait pas de coupure d’électricité. Également, nous avons trouvé que mon prédécesseur (Macky Sall) a signé un arrêté pour faire augmenter le prix de l’eau, le 29 mars. Donc, les Sénégalais allaient se lever un jour, constater la hausse et nous accuser », a révélé le nouveau président.
Contrats douteux
« Nous avons trouvé des contrats avec des niveaux de surfacturations inacceptables. J’ai demandé à ce que ces contrats soient bloqués parce que les intérêts du Sénégal n’étaient plus assurés », a fait savoir le Président Bassirou Diomaye Faye. Soulignant son engagement à satisfaire la demande sociale, le Président Faye a insisté sur la mise en place d’une Agence de centralisation des commandes de l’Etat. Il voudrait faire de la fiscalité la première niche sur laquelle s’appuyer avant de penser à l’emprunt au niveau international. Concernant les Fonds politiques alloués au Président de la République, à la surprise générale, il a révélé que les caisses sont vides. Il a par ailleurs évoqué la renégociation des contrats pétroliers et des stratégies qui sera actée.
Proximité avec Ousmane Sonko décriée
« Si l’agenda de nos détracteurs consiste à faire voler en éclat le tandem Diomaye-Sonko, ils n’ont qu’à déchanter. J’ai évolué 10 ans durant sous l’ombre de Sonko pour faire de ce dernier le Président de la République alors que Dieu en avait décidé autrement », fait remarquer le chef de l’ Etat du Sénégal qui soutient que Ousmane Sonko en 10 jours a fait de lui le Président de la République. Désignation comme médiateur entre la Cedeao et les pays de l’AES constituée du Burkina, du Mali et de la Guinée. S’agissant de la Cdeao, il ne baissera pas la garde pour travailler à ce que le courant passe entre ceux qui ont quitté la Cedeao et ceux qui sont restés.
Bassirou Diomaye Faye sur la DPG : « J’ai demandé à Ousmane Sonko de sursoir à sa déclaration prévue lundi »
« Je n’ai pas été silencieux sur ce qui se passe à l’Assemblée nationale. Mais je ne l’ai pas fait savoir à la presse. Le Premier ministre a été dans la logique de faire sa DPG à l’Assemblée, mais il a été interpellé par un député (Guy Marius Sagna) et c’est normal qu’il réponde », a fait savoir Bassirou Diomaye Faye, qui « Ousmane Sonko avait dit vouloir faire sa DPG devant une assemblée populaire lundi, je lui ai dit de sursoir puisque j’ai discuté avec les membres de l’Assemblée. Après leur réunion de mardi, si le règlement intérieur est corrigé, il ira faire sa DPG. Le Premier ministre Ousmane Sonko a accepté ma requête », a fait savoir Bassirou Diomaye Faye.
Suppression du HCCT et du CESE
. « Nous avons pris des engagements pour ces institutions. Nous n’avons jamais changé d’avis sur ces institutions. Mais pour les changer, il faudrait changer la charte fondamentale et ceci n’est possible que si nous sommes majoritaires à l’Assemblée nationale. Or, tout le monde sait que nous ne sommes pas encore majoritaires à l’Assemblée. Egalement, nous devons prendre tout notre temps pour faire les meilleurs choix pour le Sénégal. Pas pour moi, ni pour ceux qui m’ont accompagné, mais pour le Sénégal », a expliqué le chef de l’Etat. La suppression du CESE et du HCCT devrait donc survenir dans plusieurs mois, après la dissolution de l’Assemblée nationale et l’installation d’une nouvelle législature.
Constitutionnellement, le Premier ministre n’a aucun pouvoir… »
« Il faut distinguer les choses. Le Premier ministre n’a aucun pouvoir. Constitutionnellement, le PM est faible. J’avais dit qu’il fallait diminuer les pouvoirs du président et accorder au PM quelques pouvoirs pour équilibrer », a déclaré le président Diomaye Faye. Le président Faye a souligné l’importance de réformer la structure du pouvoir exécutif pour créer un équilibre plus juste et efficace. En renforçant les prérogatives du Premier ministre, il espère instaurer un système de gouvernance plus dynamique, améliorant la responsabilité et la transparence au sein de l’exécutif, et mieux répondre aux attentes des citoyens tout en assurant une meilleure coordination des politiques publiques.
Présence militaire de la France au Sénégal : pas de rupture brutale
. « Je ne peux pas vous dire quand cela se produira, car même les ajustements entre pays doivent être discutés avec calme et amitié. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire, quel que soit le partenaire, de procéder à des ruptures soudaines », a-t-il déclaré en réponse à une question posée par une journaliste.Le président français, Emmanuel Macron, a récemment annoncé que son pays prévoyait de réduire à quelques centaines de soldats sa présence militaire en Afrique de l’Ouest et centrale. La France dispose de plusieurs installations militaires à Dakar. Elle a commencé à réduire sa présence en 2023 et ne devrait conserver qu’une centaine de militaires au Sénégal, contre 350 actuellement.