Me Bathily critique la « dictature » des diplômes et défend le droit de nommer

Me Bathily critique la « dictature » des diplômes et défend le droit de nommer

Ces derniers jours, les nominations du Président Diomaye Faye ont suscité une vive polémique. En réponse aux critiques, Me Demba Ciré Bathily est intervenu pour défendre le droit du Président à nommer aux emplois civils et militaires, tant que les règles légales sont respectées.

« Le Président nomme aux emplois civils et militaires et il nomme qui il veut pourvu que le cadre légal de la nomination soit respecté », a affirmé Me Bathily. Il a souligné que la compétence managériale d’une personne ne dépend pas nécessairement de son diplôme ou de son domaine de formation, illustrant son propos par une comparaison entre médecins et mécaniciens. « La seule différence entre un médecin et un mécanicien est que le premier répare les ‘humains’, le second les machines. Aucun des deux n’est plus prédisposé que l’autre à des fonctions managériales », a-t-il martelé.

Me Bathily a critiqué ce qu’il appelle la « dictature des intellectuels du complexe du diplôme », affirmant que l’instruction est simplement une somme de connaissances validée par un diplôme, et que certains des plus grands managers n’ont jamais mis les pieds dans une salle de classe. « Il faut mettre fin à la dictature des intellectuels du complexe du diplôme. L’instruction est une somme de connaissances dans un domaine sanctionnée par un diplôme. Les plus grands managers de ce monde, ceux qui ont construit les plus grosses affaires, n’ont parfois jamais mis les pieds dans une salle de classe ou n’y sont pas demeurés très longtemps », a-t-il déclaré.

L’avocat a également abordé la nécessité de patience et de résilience, notant que le changement ne peut pas se produire en quatre mois et que le système et les mentalités nécessitent une réforme profonde. Il a appelé à ne pas se laisser distraire par les critiques anticipées et à juger les dirigeants uniquement sur leurs réalisations concrètes, avec un bilan prévu dans cinq ans.

Concernant le respect des institutions, Me Bathily a exhorté le public à utiliser les titres appropriés pour les personnes en fonctions d’État, tels que « Monsieur le Président de la République » et « Monsieur le Premier Ministre ». Il a insisté sur le fait que la liberté d’expression permet la critique mais non l’insulte, affirmant que l’État, représenté par tous, répondra à ceux qui manquent de respect envers ses institutions. « En attendant, nous avons le devoir de veiller au respect de ceux qui incarnent les institutions avec la plus grande fermeté. Si vous buviez du thé avec Diomaye, il est temps de comprendre que par respect au peuple souverain, vous devez vous astreindre à dire Monsieur le Président de la République. Si vous avez gardé les vaches avec Sonko, souffrez de dire Monsieur le Premier Ministre. La liberté d’expression vous permet de critiquer, pas d’insulter. Ces deux personnes et d’autres incarnent des institutions de l’État. Alors si vous avez choisi de mépriser ces statuts, vous ne leur ferez pas face, mais l’État vous fera face, c’est-à-dire nous tous, car l’État c’est nous », a-t-il conclu.

Me Bathily a terminé son intervention en appelant à une rupture avec les pratiques actuelles dans le débat public, soulignant qu’il est grand temps de changer les méthodes et attitudes en vigueur.

Amadeus

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