Hépatite B au Sénégal : une prévalence qui dépasse désormais les 10%

Hépatite B au Sénégal : une prévalence qui dépasse désormais les 10%

La situation de l’hépatite B au Sénégal est alarmante, avec une prévalence qui dépasse désormais les 10%, rapporte Sud Quotidien. Les experts de la santé avertissent que les complications de cette infection chronique causent plus de dégâts que le VIH, soulignant ainsi l’urgence d’une prise de conscience et d’une mobilisation accrue pour la prévention, notamment par la vaccination des adultes qui reste encore insuffisante.

Le Sénégal se prépare à célébrer ce lundi la Journée mondiale de lutte contre les Hépatites, avec un accent particulier sur l’hépatite B. Cet événement est l’occasion pour les acteurs de la lutte contre cette maladie de sensibiliser la population sur l’importance de la prévention et de plaider pour un soutien financier accru.

L’hépatite B, causée par le virus de l’hépatite B (VHB), est une menace majeure pour la santé publique au Sénégal et dans de nombreuses régions du monde. Près de la moitié de la population mondiale vit dans des zones à forte prévalence de VHB, et le Sénégal, avec une prévalence de 10%, est particulièrement touché. Selon le Dr Mamadou Guèye, hépato-gastroentérologue à l’hôpital général de Grand-Yoff, les décès liés aux complications de l’hépatite B, notamment le cancer du foie, sont en augmentation. «C’est une maladie méconnue avec des délais de diagnostic tardifs, qui viennent à un stade avancé et tout cela peut être prévenu par le dépistage,» a-t-il déclaré.

Le VHB est un virus extrêmement contagieux, capable de survivre pendant une semaine à l’air libre. Il se transmet par contact avec le sang et les sécrétions corporelles infectées. Les voies de transmission incluent la transmission de la mère à l’enfant à la naissance, les injections à risque, les mauvaises pratiques médicales et dentaires, et les relations sexuelles non protégées. Contrairement à d’autres virus, l’hépatite B ne se transmet pas par l’eau, les aliments, le partage des couverts ou l’utilisation de toilettes communes.

Le Sénégal a fait des progrès notables dans la prévention de l’hépatite B chez les nouveau-nés. Presque tous les enfants nés dans des établissements de santé reçoivent le vaccin contre l’hépatite B dans les 24 heures suivant leur naissance. Cela permet de les protéger contre la maladie et ses complications. Le pays atteint actuellement une couverture vaccinale de 70%, proche de l’objectif de 72% fixé pour l’Afrique subsaharienne par l’OMS.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), deux milliards de personnes dans le monde sont infectées par le VHB, dont 350 à 400 millions souffrent d’infections chroniques. Ces individus courent un risque élevé de développer une cirrhose ou un cancer du foie, troisième cause de décès par cancer en Afrique et dans le monde en 2020. Les décès annuels dus aux complications de l’hépatite B varient entre 500 000 et 1 200 000, comparables à ceux causés par le VIH, la tuberculose ou le paludisme.

L’OMS s’est fixé comme objectif de réduire de 90% les nouvelles infections et de 65% la mortalité due aux hépatites virales d’ici 2030. La feuille de route pour ce programme inclut des stratégies clés de prévention, de diagnostic, de traitement et des interventions communautaires.

À en croire le journal, la lutte contre l’hépatite B au Sénégal nécessite une action concertée et urgente. La sensibilisation, le dépistage précoce, et une couverture vaccinale accrue sont essentiels pour inverser la tendance actuelle.

Amouradis

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