Attaque au couteau au Royaume-Uni: de nouvelles violences à Sunderland
Des émeutes ont éclaté vendredi en fin de journée à Sunderland, où les forces de l’ordre britanniques ont été victimes de « d’importants et graves niveaux de violence » selon la police, derniers heurts en date après le meurtre de trois fillettes en début de semaine.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des centaines de personnes se déchaînant dans le centre-ville de Sunderland, dans le nord-est de l’Angleterre, en attaquant la police et en mettant le feu à au moins une voiture. Trois policiers ont été hospitalisés et huit personnes arrêtées, selon la police. « Au cours de la soirée, ces officiers ont été confrontés à d’importants et graves niveaux de violence, ce qui est tout à fait déplorable », a déclaré Helena Barron, une responsable de la police de Northumbria dans un communiqué, précisant que deux des fonctionnaires étaient toujours à l’hôpital.
« Les scènes choquantes auxquelles nous avons assisté à Sunderland ce (vendredi) soir sont totalement inacceptables », a-t-elle insisté. Ces faits réactivent l’inquiétude d’un retour des violences qui ont émaillé le pays dans la semaine, alors que la soirée de jeudi avait été calme.
Risque de week-end tendu
La ministre de l’Intérieur Yvette Cooper a promis sur X que les émeutiers « paieront le prix de leur violence et de leur comportement de voyou ». « La police a le soutien absolu du gouvernement pour agir de la manière la plus énergique possible et s’assurer que toute la force de la loi s’exerce », a-t-elle ajouté, en assurant que les émeutiers « ne représentent pas la Grande-Bretagne ».
Cette nouvelle éruption de violence surgit au moment où la police se prépare à l’éventualité d’un week-end sous tension. À Londres en particulier, la Metropolitan Police a indiqué avoir « augmenté » ses effectifs « pour rassurer » la population, alors qu’une marche pro-palestinienne est prévue dans la capitale ainsi qu’un rassemblement anti-immigration.
La police du Merseyside, dont une cinquantaine d’agents ont été blessés lors de heurts mardi à Southport, la ville du nord-ouest de l’Angleterre endeuillée par l’attaque au couteau perpétrée la veille, s’est aussi dite prête à faire face à de possibles nouveaux heurts, et a déployé de nouveaux effectifs dans le centre-ville de Liverpool. Les heurts à Southport, où une mosquée a été prise pour cible, ont conduit les responsables de lieux de culte musulmans à renforcer leur sécurité.
Des émeutes alimentées par la « haine d’extrême droite », selon le Premier ministre
200 à 300 personnes – des sympathisants du mouvement d’extrême droite anti-islam English Defence League (EDL) selon la police – ont pris part à des échauffourées mardi, sur fond de rumeurs et de spéculations partagées en ligne sur la religion, l’identité ou l’origine de l’auteur des attaques. Un suspect de 17 ans, Axel Rudakubana, a été inculpé pour meurtres et tentatives de meurtres et placé en détention. Mercredi, plusieurs centaines de personnes, drapeaux anglais en main, et criant des slogans anti-immigration, avaient manifesté dans une ambiance tendue devant Downing Street, entraînant 111 arrestations.
Les différentes forces de police anticipent des manifestations dans plusieurs villes, notamment Nottingham (centre de l’Angleterre), Rotherham (nord), Cardiff (Pays de Galles), ou encore à Belfast (Irlande du Nord).
Jeudi, le Premier ministre britannique Keir Starmer a affiché sa fermeté et son soutien à la police après la multiplication de rassemblements émaillés de violences, « clairement » alimentées par la « haine d’extrême droite ».
RFI