Turquie: dernière ligne droite avant un scrutin sous tension…

Turquie: dernière ligne droite avant un scrutin sous tension…

Dimanche, les citoyens turcs iront élire leur président et leurs députés. Recep Tayyip Erdoğan, candidat à sa réélection après 20 ans au pouvoir, semble menacé pour la première fois par un rival, Kemal Kiliçdaroglu.

Il ne reste plus que quatre jours de campagne en Turquie. Les candidats jettent donc toutes leurs forces dans la bataille avec deux, voire trois meetings par jour pour chacun. Mais il y a une différence importante entre les deux candidats. Recep Tayyip Erdogan, même si son parti l’AKP a fait alliance avec quatre partis d’extrême-droite ou islamistes, est en général seul en scène. Et c’est lui que les foules viennent voir. Kemal Kiliçdaroglu, lui, représente six partis très divers et il fait campagne aux côtés des dirigeants de ces partis, mais aussi des très populaires maires d’Istanbul et d’Ankara.

Parfois, ils sont deux ou trois à la tribune, parfois tous réunis, ou alors chacun tient meeting dans une ville différente en même temps, ce qui permet à l’opposition de décupler ses forces. Et cela représente bien aussi ce pour quoi les Turcs vont voter : soit le gouvernement d’un seul homme, soit un gouvernement de consensus et de coalition.

Séduire les indécis

Les deux principaux candidats semblent anticiper un résultat serré et s’emploient donc à convaincre les indécis. Kemal Kiliçdaroglu espère gagner des voix chez les électeurs déçus de Tayyip Erdogan – ceux qui lui en veulent pour la chute de leur pouvoir d’achat ou pour son exercice autoritaire du pouvoir. Quant à Erdogan, il a promis de faire amende honorable auprès de ceux dont il aurait pu « briser le cœur », leur demandant de continuer à le soutenir.

Dans les deux camps, c’est assez clair, on cherche à séduire les jeunes qui sont nombreux parmi les indécis. Notamment ceux qui votent pour la première fois, c’est-à-dire environ 8% de l’électorat. Kemal Kiliçdaroglu leur promet de ramener la démocratie et la prospérité. Recep Tayyip Erdogan leur fait aussi miroiter des promesses d’aides économiques et essaye d’attirer les plus nationalistes d’entre eux en vantant les avancées technologiques de la Turquie sous sa présidence, notamment dans le domaine de l’industrie de défense.

Amadeus

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