« GUERRE DES CHEIKH » À L’ONAS: Soupçons de corruption et silence scandaleux de Cheikh Tidiane Dièye

« GUERRE DES CHEIKH » À L’ONAS: Soupçons de corruption et silence scandaleux de Cheikh Tidiane Dièye

L’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) est en proie à une crise majeure suite au limogeage de son directeur général, Cheikh dieng, et à de graves accusations de favoritisme à l’encontre du Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane dièye. Ce scandale dévoile l’ampleur des dysfonctionnements qui affectent la gestion des marchés de l’assainissement.

Cheikh Dieng, tout juste évincé de ses fonctions, accuse son ministre de tutelle, Cheikh Tidiane Dieye, et certains partenaires de l’ONAS de pratiques douteuses.

Parmi ces entreprises, Delta, dirigée par Léna Tall Faye, est particulièrement visée par l’ex-DG, qu’ il accuse de surfacturation et de favoritisme. Selon lui, Delta aurait manipulé les coûts et les volumes des travaux d’assainissement pour maximiser ses profits, en minimisant les coûts réels et en exagérant les quantités à curer.

Ces manœuvres auraient compromis la transparence et l’efficacité    des    projets d’assainissement, malgré les investissements considérables réalisés. Léna Tall Faye, vice- présidente de l’Association des sociétés de l’assainissement du Sénégal, se retrouve au centre de cette controverse, accusée d’être une actrice clé de ces pratiques douteuses.

Bien qu’elle ait affirmé, dans une interview accordée à Jeune Afrique en juin dernier, que ses équipes travaillaient intensivement pour respecter les délais contractuels de l’ONAS, les accusations de Cheikh Dieng remettent en cause son intégrité.

Le Ministre Cheikh Tidiane Dièye est également mis en cause pour avoir favorisé certaines entreprises et imposé des conditions de marché contestables. Les allégations portées contre lui et l’ONAS soulignent des pratiques potentiellement corrompues, remettant en question la gestion des projets d’assainissement sur plusieurs années.

Cheikh Dieng se dit prêt à collaborer pleinement pour garantir une transparence totale et demande une enquête approfondie pour faire toute la lumière sur les accusations dont il fait l’objet. Il appelle également le Ministre Cheikh Tidiane Dieye à clarifier publiquement sa position et à accepter, si nécessaire, une confrontation judiciaire.

intervention du Parquet financier

La gravité de la situation semble justifier l’intervention du parquet financier pour examiner les soupçons de corruption évoqués. Le silence de Cheikh Tidiane Dieye, auteur du livre *« La corruption bureaucratique au Sénégal »*, face à ces accusations, est d’autant plus troublant. Pourquoi Cheikh Dieng a-t-il été sanctionné sans pouvoir se défendre devant le duo Diomaye-Sonko ? Le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a-t-il abusé de son pouvoir en intervenant directement dans la gestion de l’ONAS ? Le Premier ministre peut-il ignorer la volonté de son ministre d’attribuer des marchés par entente directe ? Cheikh Dieng paie-t-il le prix de la récente visite du Premier ministre à Saint-Louis ? Pourquoi sacrifier Cheikh Dieng tout en protégeant Cheikh Tidiane Dieye ?

La dCMP et l’ARCOP doivent également justi-
fier la régularité des marchés approuvés par le ministre.

Il est évident que la gestion des marchés de l’ONAS n’est pas étrangère aux inondations récurrentes qui affectent le pays depuis près de deux dé- cennies. La puissance des ac- teurs en place pourrait bien constituer un obstacle de taille pour toute tentative de ré- forme du système. Il ne serait pas incongru de réclamer une auto-saisine du Procureur de la République. Mieux encore, certains Sénégalais pour des gages de transparence exigent la démission du ministre de l’hydraulique , Cheikh Tidiane Dieye comme l’avait fait Mamadou Seck, ministre sous Wade. Les jours à venir nous édifieront sur cette affaire grotesque qui balafre le régime du duo Diomaye-Sonko.

Conflits de pouvoir à l’ONAS : un écho du passé

Le limogeage récent de Cheikh Dieng fait écho à un scandale similaire sous le régime de Wade. En 2010, Babacar Ndaw, alors directeur général de l’ONAS, avait été démis de ses fonctions après un conflit avec son ministre de tutelle, Amadou Sall. Babacar Ndaw avait attribué son limogeage à son refus de transférer près de 7 milliards FCFA destinés à l’ONAS vers le cabinet du ministre dirigé par un certain Amadou Lamine Dieng, son prédécesseur.

Aujourd’hui, le conflit entre Cheikh Dieng et le ministre Cheikh Tidiane Dieye semble raviver ce précédent. Bien que le ministre n’ait pas encore répondu aux accusations portées contre lui, il apparaît que des divergences dans la gestion ont joué un rôle clé dans le limogeage de Cheikh Dieng. Comme pour Babacar Ndaw, cette affaire met en lumière les tensions récurrentes entre directeurs généraux et ministres, ainsi que les défis posés par une administration publique en proie au lobbys et aux intérêts personnels.

I.F

Amouradis

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