Burkina: l’église de Kaya appelle au recueillement et à la solidarité après le massacre de Barsalogho
Au Burkina Faso, l’église de Kaya lance un appel suite au massacre de Barsalogho. Le 24 août, dans cette localité du Centre-Nord du pays, près de 200 personnes, notamment des civils qui aidaient l’armée à construire des tranchées, ont été tuées lors de l’attaque d’un groupe djihadiste. Dans un message pastoral, l’évêque local, qui juge la situation humanitaire « aigue » dans la zone, appelle à une journée de recueillement ce 28 août et demande à la population de continuer à être solidaire.
Ne pas rester silencieux. Pour l’église, l’attaque de samedi est une « tragédie d’une ampleur sans précédent dans tout le Burkina Faso ».
Malgré la douleur, l’évêque de Kaya, Monseigneur Théophile Naré, appelle donc la population à dépasser « ce massacre, pour continuer à avancer », au micro de Guillaume Thibault : « Nous ne pouvons pas nous taire parce que c’est dur et nous ne pouvons pas ne pas crier notre douleur et notre désarroi. Mais il ne faut pas que cette douleur nous empêche d’aller de l’avant. Il faut réussir, avec la grâce de Dieu, à faire un dépassement. »
« Il ne faut pas que cette crise nous détruise »
Pris en étau par les groupes djihadistes qui coupent les routes, les habitants de la zone de Kaya vivent au jour le jour. L’afflux de réfugiés est permanent. Une situation critique mais qui tient grâce à la solidarité, estime Monseigneur Théophile Naré : « Il y a de grandes manifestations de solidarité et cela donne de la joie et de la consolation. Il y a beaucoup de gens qui se dévouent pour venir en aide aux plus démunis. Ce sont des choses à encourager, car ce sont les germes d’une solidarité, d’un vivre-ensemble, qui est prometteur pour l’avenir. Il ne faut pas que cette crise nous détruise, il faut qu’elle nous fasse grandir. »
L’archevêché de Kaya appelle donc à une journée de deuil ce mercredi, en hommage, indique le communiqué, aux « victimes des attentats ».
RFI