Yawwi Askan Wi: Le début de la fin…

Yawwi Askan Wi: Le début de la fin…

Entre Ousmane Sonko et Barthélémy Dias, ce n’est plus le parfait  amour. Les deux leaders semblent  acter la fin de leur compagnonnage. Il s’y ajoute que le climat délétère ponctué par des contradictions internes au sein de cette coalition,  n’autorise pas à entrevoir des lendemains paisibles pour cette entité qui cristallise de nombreux espoirs. Au rythme où vont les choses, il y a fort à craindre qu’on s’achemine vers la fin d’une entente à dix mois de la Présidentielle 2024.

Le pacte de non-agression entre Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor et leader de PASTEF et Barthélemy Dias, maire de Dakar et lieutenant de Khalifa Sall, est rompu. Le leader du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) a ouvert les hostilités dimanche dernier : « Je suis un homme honnête et intègre. Je n’ai jamais été impliqué dans des affaires de corruption ou de blanchiment d’argent, et je ne le serai jamais« , a déclaré M. Sonko. « Je ne suis pas un dealer comme Khalifa Sall ou Karim Meissa Wade. Je suis un patriote qui se bat pour les droits et les intérêts du peuple sénégalais. », a-t-il déclaré.

 Ce qui fait monter l’adrénaline du côté du  maire de la ville de Dakar le lundi 8 mai 2022. Ousmane Sonko revient à la charge le lendemain pour signifier  que certains jouaient au théâtre et avaient un rôle dans le scénario. Se sentant visé, Dias fils a répliqué en ces termes : «Il n’y a qu’une seule personne qui joue au théâtre, ici. La manipulation a trop duré, le mensonge a trop duré. (…) La politique de la pensée unique ne passera pas», peste-t-il dans une vidéo publiée sur sa page Facebook.

. Après sa sortie de lundi dernier, Ousmane Sonko a riposté hier (mardi). Ce mercredi, Barthelemy Dias revient à la charge. Et ce mercredi Barthélémy Dias dans une vidéo virale a descendu le maire de Ziguinchor. Il  a fait savoir que le leader de Pastef était au cœur du Dialogue et au cœur de la démarche. Il répond aussi aux accusations du leader de Pastef sur les accusations d’enregistrements téléphoniques.

ousmane-sonko-barthelemy-dias « La Coalition Yewwi Askan Wi n’a jamais posé un acte pour rendre Khalifa Sall son éligibilité pour participer à une élection. Depuis 2014, Khalifa Sall ne peut pas être candidat. Quand on faisait notre adhésion à Yewwi, on ne l’a pas fait pour se battre pour un seul leader. On veut utiliser cette coalition pour une coalition d’intérêt ou une coalition de clan. Cette coalition n’appartient à personne, mais au peuple…« , a déclaré Barthélémy Dias.

La guerre des leaders

 « Je suis un homme digne. Comment on peut m’accuser de jouer un rôle sur une scène de théâtre. Depuis 18 ans, je suis sur la scène politique et personne ne m’a entendu dans des combines politiques ou enregistrer qui que ce soit. Ici, on sait qui est dans le théâtre et qui se verse dans la manipulation…« , a-t-il pesté, dans une vidéo.

La manipulation de Sonko décriée

Le maire de Dakar accuse Ousmane Sonko de manipulation. « Tu n’es pas encore élu président et tu passes tout ton temps à insulter, à menacer…Il faut qu’on revoie nos comportements. C’est mieux que de verser dans des invectives…La manipulation a trop duré. Le mensonge a trop duré. La politique de la pensée unique ne passera pas dans ce pays et non plus dans Yewwi askan wi. On ne discute pas. On ne négocie pas…« , regrette Barthélémy Dias.

Origine de la discorde

 Le dialogue lancé par Macky Sall semble être la principale pomme de discorde. Le poulain de Khalifa Sall a décidé de répondre à l’appel du chef de l’Etat. Tout le contraire de Sonko qui voudrait que tous les leaders au sein de Yewwi suivent sa logique. Celle d’un éternel bras de fer avec le pouvoir central.

Pour Khalifa Sall, l’essentiel est d’être candidat. En acceptant la main tendue de Macky Sall, les deux membres de Taxawu Sénégal font désapprouvent la radicalité à l’extrême de l’édile de Ziguinchor.

Intérêts divergents

Si on interroge l’histoire récente, on se rend compte qu’à chaque rendez-vous majeur, la coalition Yewwi Askan est plongée dans une crise profonde. Lors des investitures destinées aux législatives, il y a eu beaucoup de défections liées à des positionnements et des manœuvres qui ont fait naître sur les flancs de Yewwi Askan Wi, Yewwi Senegal dont le Président de la Conférence des Leaders est Abdou Karim Fall. Ce dernier estime que : «Yewwi compte  plusieurs candidatures déclarées alors que pour une seule coalition, elle pouvait travailler à avoir  une candidature commune très forte. On se souvient qu’en 2012, Moustapha Niasse et Tanor qui donnaient l’impression  de voguer dans le même navire ont raté le coche en unissant pas leurs forces à la dernière minute. C’est ainsi qu’ils ont été doublé par Macky Sall et les Sénégalais les ont  sanctionnés. Les leaders de Yewwi donnent l’illusion qu’ils sont ensemble alors que chacun veut que l’autre trébuche »

La guéguerre s’intensifie entre pro et anti- dialogue ;

Les leaders de Yewwi  que sont Ousmane Sonko, Malick Gakou , Aida Mbodj , Déthié Fall, Cheikh Tidiane Dieye sont tous contre le dialogue. Ils l’ont affirmé sans ambages. Au-delà de la guerre entre Sonko et Dias. Du camp où l’on se situe, on ne se fait pas prier pour é gratigner l’autre  ce rythme, Macky Sall va finir par réduire l’opposition à sa plus simple expression. Cette rivalité entre Sonko, Khalifa et Barthélémy Dias va sceller le destin de Yewwi Askan Wi. Cette guerre interne va inéluctablement faire disparaître la plus grande coalition de l’opposition..

Aida Mbodj tance Barth

Dès le début de son discours, l’ancienne ministre de la Femme (sous Wade) s’est montrée réfractaire à l’appel au Dialogue du président de la République. « Je ne vais pas m’asseoir autour d’une même table qu’une personne qui a mis plusieurs de nos militants dans les prisons», dit-elle.

Concernant la sortie de Barthélémy Dias hier, Aida Mbodj assure que les membres de Yewwi n’ont jamais eu vent de l’organisation d’un quelconque dialogue. «J’ai entendu hier quelqu’un dire que Yewwi Askan Wi était au courant du dialogue. Je vous assure que la coalition n’a jamais été au courant du dialogue», a-t-elle précisé.

Ceci traduit à merveille le malaise qui secoue la coalition Yewwi Askan Wi. La cassure est profonde. Il sera très difficile aux différents leaders de ladite coalition de se retrouver. Car chacun d’eux véhicule en lui-même une expérience particulière, un vécu qui lui est singulier et des convictions qui lui sont profondes. Cette conjonction de facteurs fait qu’il leur sera quasi –impossible de se mouvoir dans une dynamique unitaire. Comme la politique est un jeu d’intérêts et une gestion des opportunités, chaque ténor cherche à occuper le fauteuil de Macky Sall. Au prix même de combinaisons les plus saugrenues. Pour qu’au soir du 24 février 2024 qu’ on soit l’heureux ou l’heureuse élue dans le cœur des Sénégalais.

Amadeus

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