À 40 jours de la présidentielle, la Ligue tunisienne des droits de l’homme fait part de ses inquiétudes

À 40 jours de la présidentielle, la Ligue tunisienne des droits de l’homme fait part de ses inquiétudes

À 40 jours du scrutin présidentiel, la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) a tenu à faire entendre sa voix : alors que beaucoup d’opposants à Kaïs Saïed ont été placés en détention ces derniers mois et que de nombreuses candidatures à la présidentielle ont été invalidées, les motifs d’inquiétude se multiplient. Mardi pourtant, à la surprise générale, la justice tunisienne a validé la candidature d’Abdellatif Mekki, opposant à Kaïs Saïed. Une surprise pour la LTDH qui critiquait la mainmise du pouvoir sur le judiciaire.

Alors que les voix dissidentes encore en liberté préfèrent pour beaucoup se taire désormais, la prise de position de la Ligue tunisienne des droits de l’homme fait figure d’exception dans un pays où il est coutume de dire que la peur est revenue.

Par la voix de son président, Bassem Trifi, la LTDH fait savoir que le climat politique actuel dominé « par un pouvoir solitaire » n’est pas « sain ». Toujours selon l’association tunisienne, l’égalité entre les candidats à la présidentielle n’est pas assurée.

La pression sur les médias, la justice ainsi que la violence politique verbale et le placement en détention d’opposants ne permettent pas d’envisager ce scrutin dans le respect des règles démocratiques et de transparence.

Bassem Trifi a particulièrement pointé du doigt le décret 54 qui vise officiellement à lutter contre la diffusion de fausses informations et qui a été utilisé dans plusieurs affaires citées précédemment.

À noter que la LTDH avait été dans un premier temps attentiste après la prise des pleins pouvoirs par Kaïs Saïed en juillet 2021, mais qu’elle s’oppose désormais frontalement à lui alors que la Tunisie est en passe de devenir « une vaste prison », selon l’organisation.

La validation de la candidature d’Abdellatif Mekki, coup de théâtre de la présidentielle
Quatorze prétendants à Carthage avaient vu leur candidature invalidée par l’ISIE, l’instance en charge d’organiser l’élection. Coup de théâtre mardi : Abdellatif Mekki, ancien dirigeant du parti islamo-conservateur Ennahda dont le recours a été accepté par le tribunal administratif de Tunis.

L’instance en charge de l’organisation de l’élection présidentielle avait, dans un premier temps, invalidé sa candidature. Il avait même été condamné à une inéligibilité à vie pour faux parrainages présumés. C’est pour lui une campagne délicate qui s’ouvre alors qu’il est toujours interdit d’apparaître dans les médias et de quitter la banlieue sud de Tunis où il réside.

Seuls trois candidats avaient été retenus avant lui, dont le président Kaïs Saïed, qui brigue un deuxième mandat et est accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs. La LTDH salue cependant la décision du tribunal administratif de mardi et souhaite y voir la preuve d’un reste de justice indépendante dans le pays.

PRESSAFRIK

Petit Ba

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