Mpox: l’Institut Pasteur de Dakar mobilise ses chercheurs pour éviter la propagation de la maladie

Mpox: l’Institut Pasteur de Dakar mobilise ses chercheurs pour éviter la propagation de la maladie

Tenter de garder une longueur d’avance dans la détection de la maladie. Alors que les nombres de cas de mpox explosent en Afrique centrale, les autres pays du continent, notamment en Afrique de l’Ouest, veulent éviter que l’épidémie se propage chez eux. Pour leur permettre d’être plus efficaces dans la détection des cas, l’Institut Pasteur de Dakar organise toute la semaine des ateliers théoriques et pratiques avec des virologues et biologistes de 17 pays de la zone.

En blouse bleue, charlotte sur la tête, masqués et gantés, seize professionnels anglophones s’activent par groupes de quatre : « Bon alors pour commencer, que dit le protocole ? groupe 6, que fait-on ? Nous devons quantifier l’ADN. »

Ce matin-là, ils découvrent une nouvelle méthode de travail avec l’analyse de ce qui compose précisément l’échantillon du virus. Le Dr Moussa Moïse Diagne, chercheur au pôle de virologie de l’Institut Pasteur de Dakar, est leur formateur : « Dans cette session, ils sont dans une phase de séquençage du virus, donc pour mieux appréhender les mutations et les différents variants qui peuvent émerger dans une population. Ainsi, ils peuvent mieux répondre aux différentes questions de recherche, mais également les questions qui pourraient être liées à la thérapeutique et aux interventions vaccinales. »

Penchée au-dessus de plusieurs petits flacons, Dre Emma Ituru, de l’hôpital universitaire de l’État de Rivers, au Nigeria, prend toutes les étapes en notes : « Je n’ai jamais vraiment expérimenté le séquençage. C’est la première fois que j’y suis confrontée, donc je suis très heureuse d’être ici. À mon retour, je parlerai à mes collègues de ce que j’ai appris sur ce nouveau diagnostic. »

Une démarche en temps de crise sanitaire qui résonne particulièrement dans les murs du laboratoire et fait la fierté des équipes comme le rappelle le Dr Moussa Diagne : « C’est une des missions pasteuriennes, comme on dit, où on a comme credo d’intervenir, d’appuyer les populations, mais aussi de former. Ce qui va permettre de mieux encore démocratiser tous ces outils de diagnostic, de séquençage. Oui, une fierté, mais également la conscience que c’est absolument fondamental pour une meilleure réponse aux épidémies. »

Dans un autre bâtiment de l’Institut, les échanges sont en français. Comme au temps du Covid, on évoque ici les prélèvements et les tests PCR. Dans cet atelier, il est davantage question de se remettre en jambe : indispensable pour Pépé Toguo Namou, biologiste venue de Guinée Conakry : « Oui, c’est important, ici on parle du monkeypox : nous sommes conviés ici pour essayer de réveiller un peu nos capacités afin de s’adapter par rapport au diagnostic du monkeypox. »

Les quelque 30 professionnels participant aux ateliers regagneront ensuite leur établissement avec de nouvelles connaissances, mais aussi du matériel et des produits plus adaptés au nouveau combat contre la variole du singe qui s’annonce.

RFI

Petit Ba

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