France: le nouveau gouvernement de Michel Barnier sera «jugé sur les actes», estime Marine Le Pen

France: le nouveau gouvernement de Michel Barnier sera «jugé sur les actes», estime Marine Le Pen

Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, a fait sa rentrée politique dimanche 8 septembre à Hénin-Beaumont, son fief du Pas-de-Calais. Après avoir déambulé dans les rues de la ville pour la traditionnelle braderie, la présidente du groupe parlementaire a prononcé son discours de rentrée.

stre : « Il est de notre devoir de rendre justice autant que possible aux volontés exprimées par les Français et de mettre le futur gouvernement sous surveillance. »

« Nous n’accordons pas de blanc-seing. Si, au fil des semaines, les Français devaient à nouveau être oubliés ou maltraités, nous n’hésiterions pas à censurer le gouvernement », a ainsi martelé Marine Le Pen.

Face à la presse et dans son discours, la cheffe de file des députés RN a alterné bons points à Michel Barnier et mises en garde. Pour elle, hors de question de le condamner d’emblée. Marine Le Pen a salué la recherche du « compromis » entreprise par le nouveau Premier ministre, conformément à ce qu’elle attendait d’un Premier ministre « respectueux des 11 millions d’électeurs du Rassemblement national ».

La nomination de Michel Barnier est un pis-aller, loin de l’espoir que le Rassemblement national et ses électeurs portent pour la France. Mais surement mieux qu’un Premier ministre qui serait d’extrême gauche avec son programme délirant et sa haine en bandoulière…

Elle a également estimé que l’ancien commissaire européen et ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy n’était pas « responsable du bilan » d’Emmanuel Macron, notamment de « l’équation budgétaire quasi intenable » laissée « en héritage ». Et ce même si la droite LR, c’est-à-dire « la famille politique de M. Barnier », « a accompagné tous ces errements au fil des années sans jamais accepter de censurer Emmanuel Macron ».

« Je ne suis pas la DRH d’Emmanuel Macron »
À la tête d’un groupe de 126 députés, Marine Le Pen sait qu’elle est en position de faiseurs de roi dans cette législature. Elle a cependant démenti avoir participé activement à la nomination de Michel Barnier à Matignon. « Je ne suis pas DRH d’Emmanuel Macron et par ailleurs, je pense que seul un Premier ministre du Rassemblement national peut mettre en œuvre le projet du Rassemblement national », a déclaré Marine Le Pen devant la presse.

Elle a été interrogée sur un article du JDD affirmant que le président de la République l’avait appelée jeudi 5 septembre pour s’assurer que le RN ne censurerait pas le nouveau Premier ministre avant son discours de politique générale, après des propos très critiques tenus par le député RN Jean-Philippe Tanguy. Jeudi, « je n’ai pas eu d’échange avec Emmanuel Macron », a assuré Mme Le Pen. « Nous avons été reçus par Emmanuel Macron, nous avons dit […] quels étaient pour nous les critères, les conditions qui entraîneraient une non-censure immédiate de la part du Rassemblement national, du Premier ministre qui serait choisi », a-t-elle déclaré.

La cheffe de file du Rassemblement national a estimé qu’il « ne serait pas très raisonnable d’effectuer une censure après le discours de politique générale [de Michel Barnier], dont je pense d’ailleurs qu’il correspondra très certainement sur un nombre de sujets non négligeables aux espérances que nous portons ». Mais le nouveau gouvernement sera « jugé sur les actes », a-t-elle tempéré.

L’appel aux référendums sur les sujets prioritaires
Marine Le Pen a appelé dimanche Emmanuel Macron à avoir recours au référendum pour donner la parole au peuple sur les sujets prioritaires et désamorcer les blocages à l’Assemblée. « Emmanuel Macron lui-même, dans le chaos qu’il a créé, dispose de leviers permettant de faire vivre notre démocratie, à commencer par le référendum qu’on a complètement oublié », a déploré Marine Le Pen. « Nous avons trop souffert depuis 2017 de la multiplication des grands débats, des conventions citoyennes, bref de tous ces gadgets utilisés pour mimer la démocratie directe sans jamais la mettre en œuvre », a-t-elle ajouté.

Le RN « soutiendra sans réserve toute démarche visant à donner au peuple le pouvoir de décider directement », car « cela permettra de désamorcer autant que possible les blocages qui ne manqueront pas de survenir à l’Assemblée nationale et aussi de redonner aux Français après plusieurs décennies de parcimonie référendaire et après le scandale démocratique […] du référendum bafoué en 2005, l’occasion de se saisir des questions prioritaires », a-t-elle ajouté. Elle a cité le pouvoir d’achat, l’immigration, la sécurité, la santé, parmi les dossiers brûlants.

RFI

Petit Ba

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