Le FMI va prêter 1150 milliards F CFA au Sénégal: Moustapha Bâ définit les contours de ce nouveau programme économique…
Le FMI a annoncé jeudi un accord avec le Sénégal, pour un programme d’aides de 1,8 milliard de dollars (1150 milliards F CFA), en échange de politiques de réduction de la dette, de lutte contre le blanchiment et le terrorisme, et d’adaptation du pays au changement climatique. Cet accord sur 36 mois doit désormais être validé par le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI). Les négociations en vue d’un nouveau programme d’aides pour le Sénégal avaient été annoncées mi-mars. Ce jeudi, le ministre Moustapha Ba et le chef de mission du Fmi, M. Edward Gemayel ont fait face à la presse pour mettre en exergue les grandes axes de ce programme porteur.
Le FMI a effectué du 27 avril au 11 mai 2023, une mission de négociation portant sur un nouveau programme économique et financier avec décaissement, de trois (3) ans couvrant la période juin 2023-juin 2026. Cette mission qui a été conclue avec satisfaction, permettra de mobiliser un montant de 1 150 milliards de FCFA sur la période sous revue. Ce nouveau programme est articulé autour de quatre (4) piliers que sont le renforcement de la gestion des finances publiques, le renforcement de la gouvernance financière et l’amélioration du dispositif anti-blanchiment des capitaux et la lutte contre le financement du terrorisme , la réalisation d’une économie plus résiliente et inclusive et le renforcement de la résilience aux changements climatiques.
«Sur le volet des finances publiques, les réformes s’articuleront, notamment, autour du renforcement de la mobilisation des recettes fiscales en vue d’atteindre au moins un taux de pression fiscale de 20% à l’horizon 2025, pour permettre d’atteindre une cible de déficit budgétaire communautaire de 3% à cette échéance », renseigne le ministre des Finances et du Budget. Et ce dernier d’embrayer : « dans le même sillage, les actions de maîtrise de la dette seront renforcées pour accélérer la baisse de l’encours actuel de 68,2% du PIB (soit en dessous du plafond communautaire de 70%) qui s’établira à 65,8 du PIB dès 2024. Également, la dette des entreprises publiques et parapublique, estimée à 7,8% du PIB, fera également l’objet d’un suivi particulier ».
Efforts de rationalisation des subventions
Par ailleurs, soutient-il, les efforts de rationalisation des subventions seront poursuivis durant le nouveau programme. Celles-ci passeront déjà pour le secteur de l’énergie de près de 1 000 milliards en 2022 à 450 milliards en 2023. Cependant, par un meilleur ciblage de ces subventions, les populations vulnérables seront préservées. A titre illustratif, la subvention sur le gaz butane de 1 123 FCFA soit 28% de son prix normal, sera maintenue pour ces populations, de même que celle de 27 FCFA par kilowatt/heure consommé sur la tranche sociale, soit 20% du coût réel. Pour le gasoil, l’Etat continue à supporter 65 FCFA/litre, soit 8% par rapport aux prix réel.
Concernant la gouvernance financière et l’amélioration du dispositif anti- blanchiment des capitaux et la lutte contre le financement du terrorisme, les réformes porteront notamment sur le renforcement des attributions de l’OFNAC et la mise en œuvre accélérée des recommandations du Groupe d’Action Financière (GAFI) pour améliorer la position du Sénégal.
S’agissant du renforcement de la résilience et de l’inclusive de
l’économie, Moustapha Bâ informe qu’ il s’agira d’une part, de poursuivre les efforts d’amélioration de l’environnement des affaires et de l’attractivité de la destination Sénégal, à travers notamment l’adoption d’un nouveau code des investissements. D’autre part, en matière de protection sociale, la base des bénéficiaires de bourse de sécurité familiale sera portée à un (1) million de ménages contre 316.000 actuellement et le montant de cette bourse, relevé à 35 000 FCFA contre 25.000 FCFA le trimestre présentement.
Enfin, concernant de la résilience climatique, axe important de ce nouveau programme, le Gouvernement s’évertuera à renforcer les politiques d’adaptation et d’atténuation des impacts du changement climatique à travers la mise en œuvre d’une batterie de réformes institutionnelles, organisationnelles et budgétaires pour mieux prendre en charge cette nouvelle problématique dans nos politiques publiques.
« Il vous a été indiqué que le taux d’endettement est de 76% du PIB. Mais c’est l’endettement global. Aussi bien de l’administration centrale que des autres structures parapubliques. Mais il est important de relever que l’endettement au niveau de l’administration centrale qui est l’endettement qu’on compare entre les pays à l’exemple de l’UEMOA. L’endettement central est de 68 ,2% du PIB. Si aujourd’hui on doit pouvoir faire des comparaisons entre l’endettement du Sénégal et des autres pays de l’UEMOA, les 7 autres pays on se base sur l’endettement de l’administration centrale. Le Sénégal a un niveau sophistiqué de statistiques économique et social. Ce qui fait que le Sénégal mesure également l’endettement du parapublic et cet endettement est de 7,8% du PIB », révèle l’argentier du Sénégal qui poursuit ; « cet endettement va commencer à s’infléchir à partir de 2024. Au stade actuel, l’endettement du secteur de l’administration centrale est 68,2% en 2024 cet endettement va passer à 65,8%. Voilà la tendance baissière de l’endettement du Sénégal », indique le ministre Moustapha BA. Par ailleurs soutient Moustapha Bâ ; « le taux d’endettement du Sénégal reste toujours soutenable ». Mieux, le ministre des Finances fait savoir qu’« une feuille de route a été déterminée dans le cadre du nouveau programme et les perspectives de l’exploitation gazière vont nous permettre de baisser les subventions pour d’autres usages alternatif tels que les bourses sociales et les marqueurs sociaux qi rythment le magistère du président Macky Sall ».
En ce qui concerne l’électricité des ajustements tarifaires ont été faits en janvier. « Toujours au niveau des couches vulnérables, il n’y a pas eu d’augmentation. C’est à peu près 60% des ménages qui consomment au Sénégal quasiment moins de 150KW qui ne connaissent pas d’augmentation sur leurs factures. Nonobstant les ajustements tarifaires, le gouvernent continue de supporter sur chaque KWH 27F soit 20% de subvention ».
- Faye