WORÉ SARR ET CIE SONNENT LA REBELLION: Le Pds se fissure
A trois mois des législatives anticipées de 2024, le Pds est en eaux troubles. Des responsables de ce parti pas des moindres ont exprimé leur colère pour dénoncer le fonctionnement du Parti libéral. Réunis en conclave au domicile de Woré SARR, des militants et militantes du Parti Démocratique Sénégalais, venus d’horizons divers, responsables à la base, membres du secrétariat national et du comité directeur se sont penchés sur le fonctionnement du parti, son avenir et sa participation aux prochaines élections législatives anticipées. Ils promettent de se battre pour garder l’héritage de Wade intact. Ils l’ont affirmé sans ambages à travers un document qu’ils ont produit.
D’emblée, ils renseignent que l’accent a été mis sur les nombreux dysfonctionnements et la paralysie qui frappent les organes de direction. Ils révèlent que le Secrétariat National ne s’est pas réuni depuis sa mise en place en 2019. Ils constatent amèrement que le comité directeur ne s’est pas réuni depuis 2019. Par ailleurs, ils indiquent que le Bureau Politique ne s’est pas réuni depuis 2015. Faut-il en rire ou en pleurer ?
« Les renouvellements qui étaient censés apporter des correctifs et contribuer au renforcement de l’organisation ont été émaillés, selon plusieurs témoignages, d’abus, d’irrégularités inacceptables, de dysfonctionnements majeurs en violation flagrante des textes qui régissent le fonctionnement du parti. Il s’y ajoute les décisions arbitraires de nomination à des postes électifs et contre des responsables qui ont fini par saper dangereusement les fondements démocratiques du parti », soutiennent Woré Sarr et ses camarades frondeurs.
En outre, ils dénoncent le fait que certaines décisions majeures prises sans concertation préalable et qui engagent le parti, n’emportent généralement pas l’adhésion des militants et militantes installant du coup une profonde crise de confiance démobilisatrice et destructrice des principes et règles démocratiques au sein du parti. A les en croire, la base est ainsi coupée des réalités et laissée à elle-même dans un contexte de recomposition politique majeure.
Ils n’ont pas digéré , disent-ils l’ interdiction d’accès à la permanence à une certaine caté- gorie de militants et militantes taxés fallacieusement et injustement de « frondeurs » ou de « dissidents ».
Au regard de cette situation, des enjeux politiques et des menaces qui pèsent sur l’avenir du parti démocratique sénégalais, les participants se sont engagés à œuvrer pour un meilleur fonctionnement du parti.
Se battre pour un retour aux principes de base et au respect des textes
C’est ainsi qu’à l’unanimité, informent Woré Sarr et sa bande, ils ont tous décidé de se mobiliser et de se battre pour un retour aux principes de base et au respect des textes qui régissent le parti: statuts,règlement intérieur.
Evoquant la dissolution de l’Assemblée Nationale et l’organisation d’élections législatives anticipées, ces militants soulignent avec étonnement « l’impréparation du parti et sa valse dangereuse et éhontée entre la majorité sortante et la nouvelle majorité à la surprise générale des Sénégalais et des militants soucieux de la préservation de la dignité de leur parti. Cette posture dangereuse a fini d’installer un malaise généralisé au sein du parti et chez de nombreux sympathisants ».
Ainsi, ils mettent en garde tous ceux qui seraient tentés de faire du PDS « un parti yobaléma » et promettent de veiller à préserver l’œuvre du Président Abdoulaye WADE qui est devenue un patrimoine pour l’humanité.
A signaler que Tafsir THIOYE a été chargé de mettre en place un comité de réflexion stratégique pour définir les perspectives politiques et élec- torales.
Karim Wade indexé
Que feront-ils face aux affidés de Karim Wade qui détiennent la réalité du pouvoir au sein de la formation libérale ?
En Juin 2024, suite à la publication de la liste des membres du nouveau bureau de la fédération nationale des femmes du PDS, l’ancienne présidente, Woré Sarr défénestrée , avait agité sa démission de la formation de Me Abdoulaye Wade aux côtés duquel elle a cheminé pendant des décennies.
À l’époque soutenait Woré sarr, c’est Karim Wade qui est derrière tout ça et que c’est une manière de la virer du parti. « Je me dis que, comme dans les normes, on devait faire une élection et on ne l’a pas tenue, Karim n’a pas jugé bon de m’en informer, il a fait comme bon lui semble, parce que c’est Karim qui est der- rière tout ça, ce n’est pas Abdoulaye Wade, Abdoulaye Wade n’a pas signé. On me porte au poste de présidente d’honneur, comme si j’avais quitté la scène politique. J’ai une base et je suis écoutée par bon nombre de Sénégalais, tout âge et tout genre con- fondu. Me porter au poste de présidente d’honneur revient à me demander de quitter le parti, c’est une façon de me pousser à la sortie », avait souligné la responsable de Médina Gounass.
En enfilant les habits de la contestation, Woré Sarr et ses autres camarades veulent montrer à Karim qu’ ils ne sont pas prêts à être sacrifiés sur l’autel de la« Génération du Concret ». Auront-ils les moyens de leurs ambitions ? Là est la question. De belles empoignades en perspectives…
MRD