Tentative d’assassinat présumée de Donald Trump: le suspect «n’a pas tiré», selon le Secret Service
Le suspect arrêté dans l’enquête sur la tentative d’assassinat présumée contre Donald Trump dimanche « n’a pas tiré », a affirmé lundi 16 septembre le directeur par intérim du Secret Service, chargé de la protection des hautes personnalités politiques américaines, Ronald Rowe.
« Nous n’avons aucune information, pour le moment, selon laquelle il aurait agi avec l’aide de quelqu’un d’autre », a par ailleurs indiqué lors d’une conférence de presse au bureau du shérif du comté de West Palm Beach, en Floride, l’agent du FBI – la police fédérale – en charge de l’enquête sur cette « tentative d’assassinat » présumée visant Donald Trump, Jeffrey Veltri.
Repéré par un agent du Secret Service, qui a constaté qu’il était armé et a ouvert le feu sur lui, « le suspect, qui n’avait pas de ligne de vue sur l’ancien président, a pris la fuite. Il n’a pas tiré », a déclaré Ronald Rowe. « Le suspect n’a même pas été sur le point d’effectuer un tir et nous l’avons appréhendé et présenté à la justice », s’est félicité le shérif, Ric Bradshaw.
Présenté à un juge lundi, Ryan Wesley Routh, un Américain de 58 ans que l’AFP avait interviewé en 2022 à Kiev, où il s’était rendu en soutien au peuple ukrainien, s’est vu signifier des inculpations de détention illégale d’arme en raison de son casier judiciaire et de possession d’une arme au numéro de série effacé.
Outre ces charges, passibles respectivement de peines maximales de 15 ans et cinq ans de prison, Ryan Wesley Routh devrait faire l’objet d’autres poursuites. Sa prochaine comparution, sur son maintien en détention, a été fixée au 23 septembre, et sa mise en accusation formelle une semaine plus tard.
La sécurité de Donald Trump fait débat
Le débat sur la sécurité de Donald Trump commence aux États-Unis. L’analyse du téléphone du suspect montre qu’il a passé plus de 11 heures sur place, caché dans les buissons, à la lisière du golf de Palm Beach, à attendre l’ancien président, avec son fusil d’assaut AK-47. Lorsque l’agent du secret service l’a repéré et a ouvert le feu dans sa direction, Ryan Routh était à portée de tirs de sa cible, à 300 ou 400 mètres de lui, rapporte notre correspondant à Miami, David Thomson.
Comment cet individu est-il parvenu à s’approcher si près du candidat républicain ? Comment a-t-il su que l’ancien président aller jouer au golf à ce moment ? Et ce, deux mois à peine après sa première tentative d’assassinat ? Le débat sur les failles sécuritaires commence à poindre aux États-Unis.
Ce mardi 17 septembre, dans sa résidence de Mar-a-Lago, Donald Trump doit rencontrer le chef par intérim du Secret Service, qui remplace l’ancienne cheffe de cette police de protection des hautes personnalités, poussée à la démission après les failles sécuritaires constatée lors de la première tentative d’assassinat durant le meeting de Butler en Pennsylvanie. De son côté, l’ex-président salue le travail du Secret Service qui est parvenu à faire fuir le suspect. Le candidat républicain dénonce, en revanche, la « rhétorique » de sa rivale, Kamala Harris, qui aurait, selon lui, incité le suspect à passer à l’acte.
Impact politique
En tout cas, Donald Trump compte bien capitaliser sur cet évènement. Moins de 24h après l’incident, il est déjà à l’offensive. Le soir même, il postait sur ses réseaux sociaux qu’il n’abandonnerait jamais ses partisans en leur fournissant accessoirement un lien pour contribuer financièrement à sa campagne.
Dès ce lundi, il accusait la rhétorique de celle qu’il appelle « camarade Kamala Harris » d’être à l’origine de ce que les autorités judiciaires traitent comme une deuxième tentative d’assassinat en deux mois. « À cause de cette rhétorique de la gauche communiste, les balles volent et la situation ne fera qu’empirer ! » explique-t-il notamment. Il dénonce les mensonges, les fausses déclarations et le débat télévisé orienté et les poursuites judiciaires, conçues selon lui pour lui nuire, et qui ont conduit le pays à des niveaux de haine et de méfiance inédits.
Cela ne l’a pas empêché d’avoir finalement une conversation apparemment cordiale avec Joe Biden qui lui a dit son soulagement qu’il soit sain et sauf. Le soir même, le président, comme Kamala Harris, disait que la violence n’a pas sa place dans la politique aux États-Unis.
RFI