LÉGISLATIVES ANTICIPÉES Sonko inéligible : qui pour diriger la liste du Pastef ?
A l’approche des élections législatives anticipées prévues pour le 17 novembre, la question de la tête de liste du Pastef n’a pas encore fait l’objet de déclarations officielles. cependant, le premier ministre Ousmane Sonko, leader du parti et souvent considéré comme le candidat évident, est exclu en raison de sa condamnation dans l’affaire Mame Mbaye Niang. ce verdict, confirmé en appel, le rend inéligible et suscitera sans doute de nombreux débats sur la scène politique.
Bien que la loi d’amnistie, votée sous Macky Sall, ait effacé les délits liés aux manifestations politiques entre 2021 et 2024, elle n’inclut pas la condamnation pour diffamation de Sonko. Deux obstacles qui l’empêchent d’être éligible : sa condamnation dans l’affaire Mame Mbaye et dans le dossier Adji Sarr où il a été jugé par contumace.
Ainsi, l’article L 2 9 stipule : Ne doivent pas être inscrits sur les listes électorales.
Alinéa 2 : les individus condamnés à une peine d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement avec sursis d’une durée supérieure à un mois, assortis ou non d’une amende pour les délits suivants : vol, escroquerie, abus de confiance, trafic de stupéfiants , détournement et soustraction commis par les agents publics, corruption et trafic d’influence, contrefaçon et en général pour l’un des délits passibles d’une peine d’emprisonnement.
Alinéa 4 : ceux qui sont en état de contumace.
En effet, ce dernier a été con- damné à six mois de prison avec sursis, assortis d’une amende de 200 millions de francs CFA à verser à l’ancien ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Cette condamnation, sans contrainte par corps, constitue un obstacle majeur à sa participation aux législatives, malgré sa réintégration in extremis sur les listes électorales
à la veille de la présidentielle du 24 mars 2024. Cette réintégration avait été rendue possible par une ordonnance du juge Sabassy Faye, après que l’État a renoncé à un pourvoi en cassation. Cependant, cet épisode n’aura été qu’un bref répit. L’éligibilité de Sonko, largement compromise par l’affaire Mame Mbaye Niang, le prive de toute possibilité de candidature aux législatives. La condamnation pour diffamation, indépendante des délits politiques couverts par la loi d’amnistie, reste en vigueur.
Ainsi, le Pastef doit désormais relever un défi crucial : identifier une « tête de liste » capable de fédérer et de mener le parti vers une nouvelle victoire. Dans ce climat tendu, marqué par la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Diomaye Faye, le choix de la tête de liste du Pastef sera observé de près. En 2022, bien que n’étant pas candidat, Sonko avait permis à l’intercoalition Yewwi-Wallu de réaliser une percée historique à l’Assemblée nationale. Toutefois, cette fois-ci, la tâche sera plus difficile pour le Pastef, désormais au pouvoir, avec des premiers pas en matière de gouvernance qui ne manqueront pas d’être critiqués par l’opposition pendant la campagne.
Le choix d’une figure capable de conduire la liste du Pastef pourrait susciter de nombreuses convoitises tant au sein de cette formation qu’auprès de ses alliés, d’autant plus que ce poste pourrait ouvrir la voie à la présidence de l’Assemblée nationale en cas de victoire. Alors que ces élections législatives pourraient être perçues comme une sorte de « second tour » de la présidentielle pour certains partis d’opposition, la bataille pour la tête de liste du Pastef s’annonce particulièrement disputée.
I.F