Élections américaines: Trump porte plainte contre le parti travailliste britannique pour «ingérence»
Candidat à la présidentielle américaine, le très conservateur Donald Trump porte plainte auprès de la Commission électorale fédérale pour « ingérence étrangère flagrante » contre le parti travailliste britannique. Le candidat républicain accuse le parti au pouvoir au Royaume-Uni de contribuer de manière illégale à la campagne démocrate, après que certains de ses militants se sont rendus aux États-Unis pour aider la campagne de Kamala Harris. Le gouvernement britannique rejette les accusations.
Au départ, il y a cette publication sur le réseau social LinkedIn, de la part de la chef des opérations du Parti travailliste : « Nous sommes une centaine de membres ou ex-membres du Labour à partir aux États-Unis, il reste 10 places pour faire campagne en Caroline du Nord. Nous prenons en charge le logement, contactez : Labour pour Kamala. » La publication a depuis été supprimée, rapporte notre correspondante à Londres, Émeline Vin.
Dans un communiqué, l’équipe de campagne de l’ancien président américain a annoncé avoir déposé un recours devant la commission électorale fédérale américaine (FEC) pour « des contributions illégales étrangères à la campagne » et « ingérence » dans les élections. « L’acceptation par la campagne de (Kamala) Harris et le recours à une assistance étrangère illégale n’est qu’une autre faible tentative dans une longue série d’ingérences électorales anti-américaines », affirme Susie Wiles co-dirigeante de la campagne du candidat républicain.
Dans sa plainte, Donald Trump évoque aussi des « instances de contact » entre le parti travailliste et la campagne de la Démocrate Kamala Harris, sa principale concurrente. Cela basé sur des articles de presse.
« Ce sont des initiatives individuelles, comme cela est autorisé », se défend le Labour
Les accusations interviennent alors que le Premier ministre britannique Keir Starmer est en déplacement aux îles Samoa. Interrogé par des médias britanniques dans l’avion l’y menant, Keir Starmer a assuré que les membres du parti qui s’étaient rendu aux Etats-Unis l’avaient fait sur la base du volontariat : « Ils le font sur leur temps libre, ils le font en tant que bénévoles, ils sont logés, je pense, avec d’autres bénévoles là-bas, a-t-il déclaré. C’est ce qu’ils ont fait lors des précédentes élections, c’est ce qu’ils font pour cette élection. C’est très simple », a-t-il déclaré.
Le ministre de l’Environnement Steve Reed s’est lui chargé de revenir sur le dossier en profondeur et dû minimiser son effet, dans sa tournée des matinales mercredi matin :
« Les citoyens, les individus, sont libres de faire ce qu’ils souhaitent de leur temps et de leur argent. Il n’est pas rare de voir les militants d’un parti, dans un pays donné, aller faire campagne pour un parti « frère » dans un autre pays. Cela dit, rien de tout cela n’a été organisé ou financé par le parti travailliste lui-même : ce sont des initiatives individuelles, comme cela est autorisé. »
Le Premier ministre a rencontré Donald Trump en septembre : les deux hommes auraient alors établi un bon rapport. Londres assure que la « relation spéciale » qui unit le Royaume-Uni aux États-Unis continuera, peu importe qui succédera au président américain sortant Joe Biden.
RFI