Procès  Adji Sarr contre le leader de Pastef ce mardi: Sonko et la Justice  face au Tribunal de l’histoire

Procès  Adji Sarr contre le leader de Pastef ce mardi: Sonko et la Justice  face au Tribunal de l’histoire

Depuis mars 2021, Ousmane Sonko sous des angles différents navigue dans une mare de contraintes face au régime de Macky Sall. Après l’appel de Mame Mbaye Niang qui l’a condamné à 6 mois avec sursis assortis de 200 millions de FCFA de dommages et intérêts , il doit affronter Adji Sarr qui l’a accusé de viol . Le leader de Pastef n’est pas prêt à déférer à la convocation. De gros nuages pèsent sur son avenir politique.

Son avenir politique est en jeu dans le procès qui l’oppose à Adji Sarr. En sortira-t-il indemne ? Son inéligibilité ou son éligibilité à la Présidentielle de 2024 dépendra de l’issue de cette  affaire judiciaire. Celle-ci ce a un impact sur son futur politique au Sénégal. Outre, ces défis judiciaires à relever, Sonko doit également faire face à la tension politique qui règne dans le pays. Depuis son arrestation en mars 2021, chaque convocation devant la justice a entraîné des manifestations et des blocages de routes. Les événements sont souvent violents et ont déjà entraîné la mort de 14 personnes. Il s’y ajoute que plus de 300 pastéfiens sont dans les liens de la détention. Une équation qui hante le sommeil du leader des patriotes. Surtout que les chefs d’accusation qu’ on colle à ces militants tournent essentiellement sur outrage à magistrats, diffusion de fausses nouvelles , appel à ,l’insurrection. C’est ce qui fonde le Président Macky Sall à soutenir qu’au Sénégal, il n’existe pas de détenus politiques. Dans tous les cas, l’atmosphère est électrique. La journée d’hier a été très mouvementée. Les partisans de Ousmane Sonko se dressent en boucliers pour protéger leur mentor qui n’envisage pas de se rendre à la Chambre Criminelle où doit se tenir le procès de viol.

Désobéissance civile

Fera-t-il face à Adji Sarr dans un procès ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres. Le maire de Ziguinchor depuis deux semaines a fait savoir à qui veut l’entendre qu’il opte à ne pas répondre à ce qu’il appelle une « justice injuste ». Sur cette affaire précise, il lui est fait obligation de se présenter à la Chambre Criminelle la veille au greffe. Il appartiendra au juge de le garder ou de le libérer pour revenir le lendemain. S’il refuse de se présenter, il lui sera décerné un mandat d’amener. Il sera cueilli et conduit de force au tribunal. Ce qui va lui porter gravement préjudice. Une seule alternative existe pour Ousmane Sonko : qu’ il s’y rende de gré ou de force. C’est dire que ce procès est gros de dangers et peut générer une situation chaotique. En charge aux deux camps de faire preuve de responsabilité au grand bonheur des Sénégalais qui veulent vivre dans un climat serein.

Quid de la Justice ?

Dans cette affaire, la machine judiciaire ne peut plus s’arrêter. Il y va de la crédibilité voire de l’avenir de notre pays. Face à une radicalité extrême marquée par le refus de Ousmane Sonko de ne pas se présenter au procès, quelle sera la posture de la Justice ? Avec son procès devant la chambre criminelle pour « viols » présumés sur la masseuse Adji Sarr, Sonko est obligé de réussir sa « résistance ». Juridiquement,  il est secoué. Il ne lui reste que la rue pour éviter la case prison. Mais les nombreux morts en mars 2021 et l’emprisonnement de centaines de ses militants et aussi de plusieurs de ses cadres de premier plan, Sonko aura du mal à lancer un soulèvement populaire. La Justice quant à elle,  n’entend point flancher face à la pression exercée par Ousmane Sonko et ses amis. Elle n’entend en aucune façon  se laisser intimider ou céder face à une « révolution » quelconque. Si elle abdique, ce sera un précédent dangereux et les justiciables seront désormais rebelles à l’ordre judiciaire. L’enjeu est de taille. En charge à Ousmane Sonko de mesurer l’impact de son acte de défiance et les graves conséquences qui s’en suivront. Et à la Justice de faire son job avec sérénité et fermeté. Le Sénégal sortira ainsi de cette phase tumultueuse dans un pays qui a une longue tradition de paix. L’heure est trop grave.

Les déboires judiciaires de Ousmane Sonko risquent d’occuper une place importante dans les débats politiques et les discussions de la journée nationale du dialogue prévue pour le 28 mai.  En attendant, en toute chose, savoir raison garder est l’attitude la plus responsable.

Amadeus

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