À la Une: Donald Trump, les Européens et le test des Balkans
Alors que certains redoutent déjà une nouvelle vague d’instabilité dans les Balkans, d’autres se sont empressés de féliciter Donald Trump après les élections américaines. En Serbie, le président Aleksandar Vucic estime que la victoire de Donald Trump est « une leçon pour l’Europe ». En Bosnie-Herzégovine, le dirigeant de l’entité serbe, Milorad Dodik, se dit prêt à relancer la machine séparatiste. Au Monténégro, les partis pro-serbes voient dans son élection « un signal » pour mener leurs réformes économiques libérales.
Si les Balkans occidentaux sont géographiquement éloignés des États-Unis, la région intéresse Donald Trump. Son gendre, Jared Kushner, veut investir en Albanie et en Serbie, et son ancien émissaire spécial pour les Balkans, Richard Grenell, entretient ses réseaux dans la région. Les Balkans seront, une fois de plus, un test de la pusillanimité de l’Europe. Notre édito.
En Roumanie aussi, la victoire de Donald Trump rebat les cartes. Avec la guerre en Ukraine, le pays avait pris une place stratégique pour la défense du flanc oriental de l’Otan aux yeux de l’administration Biden. Le vent pourrait tourner. Entretien.
En Serbie, la colère est forte après la catastrophe de la gare de Novi Sad
Des milliers de personnes ont défilé le 5 novembre à Novi Sad, la deuxième ville de Serbie, après l’effondrement de l’auvent de la gare qui a fait 14 morts et des dizaines de blessés cinq jours plus tôt. La foule a accusé les autorités d’être responsables de ce « crime ». Des violences ont éclaté à la fin de la manifestation.
Pour les manifestants, l’édifice est le symbole de la mauvaise gestion de l’entreprise publique des chemins de fer serbes et de la corruption du gouvernement et du président Aleksandar Vucic. Pourtant, l’histoire de cette gare, construite à l’époque de la Yougoslavie, a longtemps été celle du progrès et de la modernité.
Présidentielle en Moldavie : Maia Sandu l’emporte, mais l’orientation vers l’UE ne va pas de soi
Comme lors du premier tour de la présidentielle et du référendum sur l’Union européenne (UE) le 20 octobre, la présidente sortante pro-européenne Maia Sandu a remporté le scrutin grâce aux voix de la diaspora établie à l’ouest. Mais à l’intérieur du pays, son adversaire, le socialiste Alexandr Stoianoglo, est arrivé en tête du second tour. Un résultat qui confirme les divisions du pays.
En Moldavie, l’ingérence russe n’explique pas tout, et pour une partie de la population, les promesses de l’UE sont de la science-fiction. Dans la région autonome, pauvre et rurale de Gagaouzie, au sud de la Moldavie, les habitants, russophones, ont plus confiance en Moscou. Reportage.
En Turquie, la chasse aux maires kurdes
Les autorités d’Ankara ont démis de leurs fonctions trois maires kurdes du parti DEM, qui sont accusés de liens présumés avec le terrorisme. Cette décision intervient moins de deux semaines après l’attentat meurtrier revendiqué par le PKK près d’Ankara. L’opposition dénonce un « coup d’État ».
Alizade est l’une des rappeuses les plus écoutées en Turquie, malgré son expulsion au printemps 2023 pour incitation à l’usage de drogues, quelques mois à peine après son arrivée depuis Moscou. Aussi libre que trash, la native d’Azerbaïdjan a connu un succès éclair en imposant son univers. Portrait.
L’année 2024 marque le 60e anniversaire de la naissance de la revue avant-gardiste Praxis et de son école d’été sur l’île croate de Korcula. Si la revue et l’école ont disparu avant même la fin de la Yougoslavie, que retenir de cette expérience de socialisme humaniste et créatif ? Comment la réinventer ? Trois figures intellectuelles lors de l’Island School of Social Autonomy nous partagent leur analyse.
RFI