France: les agriculteurs lèvent le blocage du port de Bordeaux après un engagement du gouvernement
Mobilisés partout en France, les agriculteurs bloquaient depuis mercredi 20 novembre au soir le port de commerce de Bordeaux. La Coordination rurale, principal syndicat resté mobilisé sur le terrain, avait annoncé jeudi soir qu’elle lèverait son blocage, estimant que le Premier ministre avait répondu à ses revendications sur les normes européennes.
Dans le sud-ouest de la France, les agriculteurs bloquaient le port de commerce de Bordeaux depuis plus de 24 heures. Ils ont quitté le site ce vendredi car ils estiment désormais avoir été entendu par le gouvernement et vont dégager le port. En début de matinée, des pneus en feu, de petit tas de terre et de déchets sont encore en travers de la route, mais l’accès au port va être dégagé, rapporte notre envoyé spécial à Bordeaux, Nicolas Feldmann. Les tracteurs viennent tout juste de reprendre la route, escortés par des policiers, direction la ville d’Agen, à 150 km de là.
Ils réclamaient un engagement du gouvernement sur l’alignement de plusieurs normes françaises sur celles des voisins européens parce qu’aujourd’hui, des produits phytosanitaires sont utilisés dans des champs en Espagne mais interdits en France.
Ce jeudi devant le Sénat, le Premier ministre a promis de se pencher sur ces normes. José Perez, coprésident de la Coordination rurale dans le Lot-et-Garonne, témoigne au micro de RFI : « On rentre, on respecte nos engagements (…) maintenant, on va se coller autour de la table, on ne va plus les lâcher maintenant. On a le numéro de Monsieur Barnier. Nous, on n’a qu’une parole, on espère que Monsieur Barnier en a une aussi. »
Un mouvement qui continue
Le blocage du port bordelais, 7ᵉ du pays pour le trafic de marchandises, était la dernière action d’envergure menée cette semaine. La CR47 l’avait ciblé pour dénoncer l’importation de céréales étrangères, soumises à des normes différentes de celles en vigueur en France. Mais les autorités portuaires bordelaises ont fait part à l’AFP de leur « incompréhension », affirmant que « Bordeaux est un port d’export céréalier au service de la filière agricole régionale » et qu’il « n’importe pas de céréales ».
Une autre responsable nationale du syndicat insiste sur le fait que ce n’est pas encore la fin du mouvement puisque d’autres départements restent mobilisés. C’est le cas aussi du premier syndicat agricole de France, la FNSEA, qui appelle un mouvement la semaine prochaine.
RFI