Cessez-le-feu au Liban: un calme précaire règne au sud du pays
Au Liban, le Premier ministre, Nagib Mikati, doit présider ce 27 novembre au matin un Conseil des ministres en présence du chef de l’armée, le général Joseph Aoun, pour exposer les grandes lignes de l’accord de cessez-le feu avec Israël et annoncer le début du déploiement de l’armée libanaise.
Pour la première fois depuis deux mois, les habitants de Beyrouth, du sud du Liban, de la Bekaa et des autres régions se réveillent sans entendre le vrombissement inquiétant d’un drone, ou le « bang » d’un avion de chasse franchissant le mur du son, écrit notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh. L’armée libanaise vient de publier un communiqué annonçant le début de son déploiement dans le sud du pays. Elle appelle les déplacés à ne pas regagner immédiatement leurs villages avant le retrait israélien.
Le calme après la folie
Le calme règne ce matin, après une nuit de folie, au cours de laquelle Israël a mené des dizaines de raids partout dans le pays. Les avions ont attaqué de l’extrême nord au sud, d’est en ouest, en passant par le centre de Beyrouth et, bien sûr, sa banlieue sud, enveloppée ce matin par un épais nuage de fumée.
Le retour, en traînant valise ou baluchon
Trois points de passage frontaliers entre le Liban et la Syrie ont été bombardés pour la première fois. Au petit matin, le ministre des Transports s’est rendu dans la banlieue sud pour annoncer le début des travaux d’ouverture des routes, fermées par les décombres. Mais certaines familles n’ont pas attendu que les axes routiers soient dégagés pour rentrer chez elles en traînant une valise ou un baluchon.
Après quatorze mois d’échanges de tirs dont deux mois de guerre totale avec le Hezbollah, l’apaisement revient lentement des deux côtés de la frontière. Miki, qui vit à Kiryat Shmona, ville israélienne frontalière du Liban, désertée par presque la totalité de ses habitants depuis une année en raison des tirs de roquettes du Hezbollah, répond à notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa : « C’est calme ici. On peut entendre les oiseaux. C’est très surprenant. On va profiter aujourd’hui, demain et ces prochains jours de ce silence, ce calme. Ça sera l’occasion de sortir et de se promener dans la région. Ce qui n’était plus possible depuis un an. Et nous espérons que les prochaines semaines resteront calmes. Je n’y crois pas vraiment, mais je l’espère. »
Ce mercredi 27 novembre, un haut responsable du Hamas a salué le cessez-le-feu conclu au Liban et affirmé que le mouvement islamiste palestinien était, lui aussi, « prêt » à une trêve avec l’armée israélienne dans la bande de Gaza.
Et à Gaza ?
« L’annonce du cessez-le-feu au Liban est une victoire et une réussite majeure pour la résistance », a déclaré à l’AFP ce membre du bureau politique du Hamas, après l’entrée en vigueur, avant l’aube, de la trêve au Liban où l’armée israélienne combattait le Hezbollah. « Nous avons informé les médiateurs en Égypte, au Qatar et en Turquie que le Hamas est prêt à un accord de cessez-le-feu et un accord sérieux pour échanger des prisonniers », a-t-il ajouté, en accusant toutefois Israël d’entraver tout accord.
RFI