Est de la RDC: Amnesty International dénonce l’utilisation d’armes explosives, à large rayon d’impact
En République démocratique du Congo (RDC), alors que les combats se sont intensifiés, ces derniers mois, dans l’est du pays, entre l’armée congolaise, ses alliés et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, Amnesty International dénonce, dans un rapport publié, ce lundi 20 janvier, l’utilisation d’armes dites « explosives », dans des zones habitées par des civils.
Selon l’organisation des droits de l’homme, de plus en plus de civils sont tués par ces armes explosives, particulièrement dévastatrices dans des zones très peuplées, car leur rayon d’impact – c’est-à-dire leur champ de destruction – n’est pas précis.
Le 3 mai 2024, plusieurs roquettes atterrissent en périphérie de Goma, capitale du Nord-Kivu. L’une d’entre elles tombe dans un camp de déplacés. Des dizaines de tentes sont soufflées, dix-huit civils dont quinze enfants sont tués. Leurs corps sont déchiquetés.
Selon Amnesty, la roquette a probablement été tirée par les combattants du M23 – positionnés sur une colline à plus de 1 km de là – en riposte à un tir d’obus de l’armée congolaise, installée à côté du camp de déplacés.
Dans son rapport, l’ONG cite d’autres exemples et dénonce l’utilisation de ces armes de longue portée, de forte puissance explosive et à large rayon d’impact. « Bombes, obus d’artillerie, missiles, roquettes… la plupart de ces armes ont des effets dévastateurs, dans des zones densément peuplées, car elles ne peuvent être dirigées de manière précise », souligne Amnesty.
L’ONG note que depuis un an, les deux parties ont multiplié les attaques, décuplant l’utilisation de ces armes explosives « sans faire grand cas des civils », peut-on lire dans le rapport.
Selon l’organisation qui cite le Comité international de la croix rouge (CICR), 40 % des civils blessés dans le Nord-Kivu ont été victimes d’armes lourdes, utilisées dans des zones très peuplées.
RFI