L’Organisation mondiale de la santé pointe les effets dévastateurs du Covid-19
Le dernier bilan officiel des décès attribué à la maladie, actualisé régulièrement par l’OMS, est de 6,9 millions de personnes. Mais de nombreux pays n’ont pas fourni de données fiables. L’institution estime donc que la pandémie de Covid-19 a en réalité fait près de 20 millions de morts, que ce soit directement ou en raison des perturbations dans les services de santé ou des changements dans les comportements de recherche de soins.
Ce sont des années de vie perdues : 336,8 millions en 2020-2021. « C’est comme perdre 22 ans de vie pour chaque décès en excès », a déclaré aux journalistes Samira Asma, chef adjointe de l’OMS pour les données et l’analyse.
« Des inégalités importantes »
Les années potentielles de vie perdues (APVP) est un indicateur de la mortalité prématurée qui permet de mesurer statistiquement le nombre d’années de vie perdues suite à un décès jugé prématuré. En l’espèce, le rapport 2023 de l’OMS se base sur les données disponibles en 2022.
Il souligne également « des inégalités importantes » qui sous-tendent « la répartition des cas et des décès de Covid-19, ainsi que l’accès aux vaccinations ». Le taux de mortalité montre notamment que la pandémie a touché de manière disproportionnée la tranche d’âge des 45 ans et plus. Autre inégalité, sur l’ensemble des pays, la vaccination a été plus élevée chez les populations les plus scolarisées.
Inversement de la tendance pour le paludisme et la tuberculose
L’OMS signale que la pandémie a contribué à faire dérailler de nombreux indicateurs liés à la santé qui s’amélioraient pourtant depuis des années en matière de santé maternelle et infantile par exemple, avec des décès en baisse conséquente selon le rapport. L’incidence des maladies infectieuses telles que le VIH, la tuberculose et le paludisme a également diminué de manière significative, tout comme le risque de décès prématurés dus aux maladies non transmissibles. Mais le déclenchement de la crise sanitaire liée au Covid-19 a creusé les inégalités existantes, inversant entre autres la tendance positive pour le paludisme et la tuberculose.
(Avec AFP)