Série d’arrestations à Dakar: Les élèves exigent la libération de leurs camarades…
Eux aussi, comme l’ont fait les enseignants, ont investi la rue et protesté contre l’arrestation de leurs camarades lors des manifestations issues du procès Sonko-Mame Mbaye Niang. Les élèves ont vidé plusieurs établissements, ce jeudi, dénonçant cette «injustice» devant les locaux de Walfadjiri et mettent en garde les autorités étatiques.
Diabel de l’établissement Aminata Sow Fall, Sory, Talla, leur camarade, Daouda Sall et Sérigne Mourtalla Niasse sont entre autres apprenants appréhendés par les forces de défense et de sécurité lors des manifestations violentes occasionnées par le procès Sonko-Mame Mbaye Niang portant sur l’affaire des 29 milliards du projet Prodac. Des arrestations que déplorent ces nombreux élèves qui ont arpenté les rues de Dakar, pour ensuite réclamer leur libération. Devant les locaux du groupe Walfadjiri, ils font savoir que les manifestations politiques ne les concernent pas et jugent que « ce n’est pas normal que ces écoliers restent en détention. Nous avons délogé l’établissement Aminata Sow Fall, Cem Grand Yoff, Tallibou Dabo, Lyccée des Parcelles Assainies, LIMODEK entre autres écoles.» Leur porte-parole qui ne donne pas son nom, se radicalise : «Il n’y en a qui sont en classe d’examen. Nous faisons des vas-et-viens au tribunal. Et Chaque fois on nous dit que leur procès est reporté. Ça ne peut plus continuer comme ça. S’ils sont condamnés trois mois, ils ne pourront plus faire leur examen. Nous n’accepterons pas cela. Tant qu’on n’a pas libéré nos camardes, il n’y aura pas plus de cours dans ces établissements. » Un autre s’indigne. Il s’agit de Marcel Preira, du Lycée Seydina Limamo Laye:«Nous sommes venus ici à Walf, pour nous faire entendre. Notre camarade, Serigne Mourtala, candidat au Bac, a été arrêté devant chez lui, avant d’être déféré, alors qu’il ne faisait pas partie des manifestants. Pour montrer notre solidarité, nous n’avons pas fait cours depuis son arrestation. Aujourd’hui, nous attendons qu’il soit libéré, parce qu’il est innocent.» Marcel et ses compagnons mettent les autorités: «Tant qu’il n’est pas libéré, la grève va continuer avec tous les autres Lycées…» Ces élèves n’ont fait qu’emboiter le pas aux enseignants du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) qui dénonçait ce dimanche les multiples arrestations dont sont victimes des enseignants sénégalais après les manifestations de jeudi. Ils ont informé l’opinion que « contre les arrestations arbitraires et aveugles d’enseignants et d’élèves, la violation de l’espace scolaire par les forces de l’ordre » entre autres, qu’ils comptent poursuivre le combat avec un débrayage, suivi d’AG dans les établissements et une conférence de presse. Ces actes ont été posés le 21 mars suivis, d’une grève général le lendemain. La tension politico-sociale reste alarmante
Ameth Seck