Préserver l’éthique visuelle : Le CNRA et le CORED sensibilisent les preneurs d’images
La maison de la presse Babacar Touré a accueilli ce mercredi 24 mai un atelier de formation des professionnels des médias sur le bon usage de la photo et de la vidéo. Initiée par le Comité d’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie dans les Médias (CORED) en collaboration avec le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA), la Commission de Protection des Données Personnelles (CDP) et des organisations non gouvernementales, cette rencontre avait pour objectif de sensibiliser les cameramen et les photographes sur la réglementation concernant la prise d’images.
Soulignant l’importance d’une telle rencontre, Babacar Diagne, président du CNRA, a dressé ce constat : « Aujourd’hui, malheureusement, nos cameramen, nos photographes, pas tous mais certains, filment dans les cimetières, filment même jusqu’à la mise en terre, et c’est extrêmement grave. On filme des bébés blessés, des bébés en état de souffrance. Ces choses-là ont été traumatisantes partout dans le monde et aujourd’hui, nous vivons ces événements. »
Le président du CORED, quant à lui, s’est appuyé sur la couverture du procès Sonko-Adji Sarr qui s’est tenu ce mardi 23 mai pour évoquer la pertinence de cet atelier. « Il y a une photo de l’intérieur de la salle d’audience qui a même été mise en une de certains quotidiens et certains sites. Ce qui ne doit pas se faire. À l’avenir, cela peut nous valoir des répercussions en termes de couverture, car le juge peut décider que la presse n’aura plus accès à son matériel », explique Mamadou Thior. Tout en saluant la collaboration avec les responsables des médias, le président du CORED les invite à plus de responsabilité dans le traitement et la diffusion de certaines images.
Une mise en garde importante d’autant plus que les médias ou les professionnels qui transgressent ces règles s’exposent à des sanctions prévues par les textes. « Les sanctions peuvent aller de l’avertissement au retrait temporaire ou définitif de la carte de presse. C’est une sanction qui est assez lourde, c’est pour cela que nous privilégions le dialogue », dit Mamadou Thior. Le dialogue, c’est aussi l’approche que semble privilégier Babacar Diagne : « Encore une fois, nous pouvons sanctionner, mais moi, je dis tout le temps que le CNRA est une position d’autorité. Et depuis que je suis là, j’ai voulu en faire une position d’influence. Il faut former, il faut sensibiliser pour ne pas avoir à sanctionner ».