Les médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes en spécialisation désertent les hôpitaux ce lundi
Le secteur de la santé est perturbé depuis samedi. Pour cause ? Le Collectif des médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes en spécialisation (Comes) a entamé un mouvement d’humeur pour exiger la libération immédiate d’un de ses membres, en l’occurrence Aminatou Françoise Adégniiké Bangola.
Cette dernière est arrêtée depuis le 29 mars dans le dossier dit hospitalisation d’Ousmane Sonko à la Suma assistance. Il lui est reproché de consulter le leader du Pastef lors de son séjour dans cette structure sanitaire alors qu’elle n’est pas inscrite dans le tableau de l’Ordre des médecins du Sénégal au moment des faits.
D’ailleurs, lors de son point de presse, le procureur général avait déclaré qu’il venait de recevoir l’information selon laquelle, Aminatou Françoise Adégniiké Bangola figure, désormais, sur le tableau de l’Ordre des médecins, ce qui n’était pas le cas lorsqu’elle a consulté Ousmane Sonko. Il avait ainsi promis de creuser cette affaire. Et le 29 mars dernier, Dr Bangola est arrêtée puis déférée.
Mais elle avait bénéficié d’un retour de parquet. « Docteur Aminata, Ds3 en gynécologie, a été arrêtée injustement et dans l’exercice de sa médecine » Cette arrestation n’a pas été du goût des collègues de Dr Aminatou Françoise Adégniiké qui ont décidé de porter le combat pour sa libération immédiate et sans condition. «Docteur Aminata, Ds3 en gynécologie, a été arrêtée injustement et dans l’exercice de sa médecine», a d’emblée dénoncé le porte parole du jour, Mbaye Sène qui précise qu’elle «est une étudiante régulièrement inscrite, une diplômée de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), docteur en spécialisation inscrite en 2e année au niveau de l’Unité de formation et de recherche (Ufr) en santé de Thiès, étant toujours au Sénégal. Donc, nous ne comprenons pas dans quel sens elle lui sera interdite ou qu’on lui cause un tort allant à l’interdiction d’exercer sa médecine.»
Face à la presse, les médecins sont catégoriques. «Il n’est plus question qu’on nous prenne et qu’on nous amène au tribunal ou en prison comme des malfrats. Nous interpellons le président de la République pour qu’il se saisisse de la question car il n’est plus question que des médecins soient arrêtées pour des raisons que personne n’arrive à expliquer et sans pour autant passer par l’ordre des médecins ! », avertissent-ils.
« Il n’est plus question qu’on nous prenne et qu’on nous amène au tribunal ou en prison comme des malfrats » De l’avis du porte parole du jour, «l’Ordre est l’Organe de régulation et nous pensons que s’il y a des problèmes avec un médecin, il est du devoir de l’Etat de le saisir et celui ci fera ce qu’il faut faire. Il n’est plus question qu’on nous prenne et qu’on nous amène au tribunal ou en prison comme des malfrats comme si nous étions en train de faire du mal. Alors que notre seul tort c’est de vouloir servir notre pays au détriment de notre propre personnalité», dira, pour sa part, le président du Comes. En tout état de cause, ces médecins spécialistes ont décidé de bouder les hôpitaux les samedi, dimanche et aujourd’hui (lundi) pour que la population puisse comprendre leur rôle dans le système de santé, fait remarquer le journal Source A.