Manifs après le verdict contre Sonko : SANG DESSUS DESSOUS…

Manifs après le verdict contre Sonko : SANG DESSUS DESSOUS…

Trois jeunes gens ont perdu la vie hier dans les affrontements entre les Forces de l’ordre et les partisans du président du parti Pastef. En cette journée marquée par la condamnation de Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse, on a enregistré des dégâts matériels dont des saccages d’écoles et de services publics, et des pertes en vies humaines. 

Par Khady SONKO – Les hostilités ont démarré avant même l’annonce du verdict fatidique. Mais c’est dans l’après-midi qu’un manifestant a perdu la vie suite aux affrontements entre les Forces de l’ordre et les partisans du leader du parti Pastef. Sidya Diatta, âgé de 33 ans et natif de Darsalam, a rendu l’âme à l’hôpital de la Paix, où il a été évacué après avoir été grièvement blessé. Il fut membre du mouvement de la Jeunesse patriotique du Sénégal (Jps).

Confirmant le lourd bilan qui était redouté, un autre manifestant, qui a été grièvement blessé sur le boulevard des 54 m, a fini par rendre l’âme. Son décès a été enregistré à l’Hôpital régional de Ziguinchor. La victime répondait au nom de Oumar Sarr. Une troisième mort a été annoncée dans la soirée : il s’agirait de Ousmane Bdji, 17 ans, mécanicien de profession. Selon un responsable des Jeunesses patriotiques du Sénégal, les deux victimes auraient été atteintes par balle.

Pourtant, les Forces de l’ordre étaient sur les ronds-points et les axes stratégiques dès le petit matin, certainement pour tenter de dissuader les manifestants. Les commerçants avaient fermé boutique, ainsi que beaucoup d’écoles, par mesure de sécurité.

Les craintes ont été confirmées car cela a chauffé à Ziguinchor et dans les autres localités de la région. Dans la capitale du Sud, les quartiers de Corentas, Santhiaba et le boulevard des 54 m ont été les centres des manifestations, avec des pneus brûlés et le blocus de certaines rues. Aucun véhicule n’a pu circuler. Les stations d’essence fermées, les magasins et banques aussi. Seuls les Forces de l’ordre et les manifestants ont vraiment travaillé hier dans la commune, où les grenades lacrymogènes, leur fumée et les jets de pierres ont tenu en respect les Ziguinchorois toute la journée.

Les manifestations ont démarré dès le matin, avant même l’annonce du verdict. Des partisans de Sonko se sont donné rendez-vous dès les premières heures au rond-point Aline Sitoé Diatta ? situé à l’entrée de la ville, pour attendre le verdict. D’autres ont commencé à barrer les routes, notamment dans les quartiers Grand-Dakar et Lindiane, à brûler les pneus sur les avenues Laye Diop, Diatta mais également la rue Insa Ndiaye et celle du Centre hospitalier régional de Ziguinchor. Mais c’est après l’annonce du verdict que la situation s’est envenimée.

Ainsi, les locaux de l’Ipres ont été saccagés mais également le Cem Boucote Sud, l’un des plus grands établissements d’enseignement moyen de Ziguinchor, et plusieurs écoles dans la ville.

Le boulevard 54 m, cette route principale qui mène à la Guinée-Bissau voisine, a été pris d’assaut et contrôlé par les manifestants dès la tombée du verdict condamnant Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse. Ses partisans ont barré ce boulevard avant d’essayer de se rendre sans succès chez le procureur de Zi­guinchor. L’objectif des jeunes manifestants semblait être d’assiéger le centre-ville. Lors des manifestations concernant le dossier Ousmane Sonko-Mame Mbaye Niang, c’est le quartier Néma 2, où habite le maire de Ziguinchor, qui a  été interdit d’accès, ainsi que les quartiers environnants.

Par ailleurs, la maison de Amy Tamba, une militante du parti Pastef, a été attaquée et vandalisée. On ne sait par qui. Celle de Seydou Sané, président du Casa Sports, a été mise à feu, poussant sa famille à aller se réfugier au niveau du Com­missariat central de Ziguin­chor. La situation a aussi dégénéré à Bignona, mais sans perte en vies humaines. Un bébé de cinq mois a failli perdre la vie pour avoir inhalé du gaz lacrymogène.
ksonko@lequotidien.sn

Amadeus

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