« Dans la peau d’un journaliste au Sahel » : le rapport de Rsf dévoile les « dangers » qui menacent le métier
Reporters sans frontières (Rsf) a publié ce lundi, son rapport sur les problématiques liées au métier de journaliste dans la bande sahélienne. Le document intitulé « Dans la peau d’un journaliste au Sahel’’, révèle les difficultés rencontrés par les journalistes dans ce l’exercice de leur métier ainsi que les dangers qu’ils courent. Sadibou Marong, journaliste et Directeur du bureau de RSF pour l’Afrique subsaharienne est d’avis qu’il faut fédérer les énergies pour sauver le journalisme dans le Sahel.
« Pour sauver le journalisme dans le sahel qui consiste donc à fédérer les énergies pour que le Sahel, dans un contexte très difficile du Niger au Tchad, sans oublier le Mali et le Burkina. Il y a l’émergence des groupes armées terroristes qui attaquent soit des civils et qui à côté aussi, il y a la riposte des forces armées républicaines qui essayent de sauver le territoire. C’est dans ce contexte que le journalisme est mis à l’épreuve. Il y a aussi le contexte comme le Mali, le Burkina où il y a des autorités militaires », a déclaré Sadibou Marong, Directeur du bureau de RSF pour l’Afrique subsaharienne.
Qui a poursuivi : « Donc, ici on se rend compte qu’il devient difficile d’exercer le journalisme de manière libre, fiable et indépendante. Parce que si les groupes armés terroristes vous arrêtent, c’est pratiquement des assassinats et dans le Sahel nous en avons recruté cinq (5). Si la sécurité aussi vous arrête dans des zones interdites, vous serez arrêté. Vous pouvez même être assimilé à un ennemi au sens du groupe terroriste ».
Mieux a ajouté M. Marong : « Il y a aussi les injonctions patriotiques avec l’émergence des juntes, qui sont des autorités militaires qui sont arrivés au pouvoir avec coup d’Etat. Comme nous l’avons vu avec l’expulsion de deux journalistes de libération et du monde, et caractérise ce qui se passe dans les pays à Juntes. La question du traitement patriotique de l’information qui a été théorisée au Mali et, qui convoie émerger dans le contexte comme le Burkina».
A en croire M.Marong, tout cela pour dire que la liberté de la presse dans ce contexte difficile, à rude épreuve dans le Sahel. « Nous avons dit que quelles que soient les attaques terroristes, les ripostes des forces armées, l’information crédible, fiable, indépendante doit pouvoir rester. Et c’est le plaidoyer que nous avons mené », a-t-il fait savoir.
‘’ »Dans la peau d’un journaliste au Sahel » signifie devoir faire face à des bandes armées radicales »
Il a aussi rappelé qu’en 40 pages, le dernier rapport du RSF ‘’dans la peau d’un journaliste au Sahel’’, révèle à quel point les conditions d’exercice du journalisme se sont détériorées dans cette partie du monde, et comment celle-ci est en train de devenir une ‘’zone de non-information’’.
Selon le Directeur du bureau de RSF, « être dans la peau d’un journaliste au Sahel signifie devoir faire face à des bandes armées radicales de plus en plus présentes qui n’hésitent pas à assassiner des journalistes quand elles ne les enlèvent pas pour s’en servir de monnaie d’échange…. Au Sahel, les dangers sont désormais multiples, tout comme les entraves imposées par les États qui limitent souvent de façon arbitraire la liberté de circulation et le droit d’informer des journalistes, notamment dans les régions où sont déployés les groupes armés ».
Dans son rapport, Rsf a cité 10 informations clés parmi lesquelles: Une région meurtrière pour les journalistes, un risque d’enlèvement maximum, un espace de reportage de plus en plus réduit, expulsion de journalistes et suspension de médias internationaux. Il y a aussi la menace des mercenaires de l’information, pressions éditoriales directes, la fin des lois protectrices, lutter ensemble contre la désinformation, les journalistes s’organisent en réseaux, protéger le journalisme au Sahel est possible.