Contre la 3ème candidature de Macky Sall : Le F24 retourne dans la rue

La tension politique n’est pas dans une logique de baisse. En effet, le F24 annonce une série de manifestations les 9 et 10 juin à la Place de la Nation et sur la Vdn. Cette coalition veut pousser Macky Sall à relâcher les personnes arrêtées récemment et obtenir la «libération» de Sonko ainsi qu’une déclaration de non-candidature de la part de Macky Sall. 

Le F24 compte investir la rue. Cette plateforme, qui regroupe des partis politiques, des mouvements et acteurs de la Société civile coalisés contre une 3ème candidature de Macky Sall, compte organiser deux manifestations. La première est prévue à la Place de la Nation le 9 juin et la seconde, le 10 du même mois sur la Vdn. Selon Aliou Sané, le dirigeant de Y’en a Marre, ces deux manifestations sont une réponse à la sortie du directeur de la Sécurité publique, qui a affirmé que «les manifestants sont infiltrés par des hommes tapis dans l’ombre, qui utilisent des armes de guerre». Il a déclaré : «Ils savent que la Cpi a été saisie. Ils veulent leur faire croire que les manifestants ont été infiltrés. La meilleure façon de déjouer cette communication est de lancer des manifestations massives. On appelle tout le monde à venir le vendredi 9 à la Place de Nation, et un peu partout dans le pays. Commençons à déposer les déclarations. Le samedi, on doit noircir la Vdn de monde pour montrer à Macky que le Peuple ne veut pas d’une 3ème candidature.»
Le coordonnateur du mouvement Y’en a Marre n’a pas manqué de commenter les chiffres officiels sur les manifestations. «Officiellement, on nous parle de 16 morts, 357 blessés dont 78 graves, plus de 500 arrestations. On ne peut pas imaginer les centaines de Sénégalais incarcérés sans raison. Je pense à Seyni, Samba Korka sorti d’une mosquée, de l’étudiant, ce jeune qui a été trouvé en train de laver sa moto. Ils lui ont écarté les narines pour y introduire un gaz lacrymogène. Ils sont des centaines. On parle de 500, le chiffre est beaucoup plus important. Ils les arrêtent et augmentent les charges pour les maintenir en prison. Le juge m’a demandé des preuves et je lui ai donné la vidéo de mon arrestation. L’heure est grave. Chacun doit prendre ses responsabilités», a déclaré Aliou Sané, qui demande au F24 de faire un geste pour les personnes arrêtées et qui sont sans avocat.
Par ailleurs, le mouvement a décliné sa solution pour une sortie de crise. Elle repose sur 3 points. Il s’agit d’une déclaration publique du président de la République annonçant ne pas vouloir se représenter en 2024, de la libération des manifestants arrêtés et de Ousmane Sonko. «Vouloir rendre Sonko inéligible est la cause de ce que nous vivons. Le Président sait ce qu’il doit faire pour régler ce problème», a affirmé Me Moussa Diop. L’avocat considère que la sortie du directeur de la Sécurité publique laisse à désirer. «La police a fait une conférence avec des données dictées par les politiques. L’ordre public n’est pas du ressort du privé. On a vu des nervis passer devant les policiers et les gendarmes. Et personne n’en parle. Les pickups ont pris leur départ à la permanence de l’Apr. Que le procureur m’appelle et je lui donne les images. Toutes ces images iront à la Cpi. Qu’il sache que même les donneurs d’ordre vont répondre de leurs actes.»
Il ajoutera par ailleurs : «Je veux revenir sur le contrat de 45 milliards. Où sont passées ces armes ?» Plus incisif, Cheikh Tidiane Dièye a pointé du doigt le gouvernement. «Ce sont eux qui ont formé et encouragé ces forces qu’ils qualifient d’occultes. La sortie de l’Armée, Macky a engagé toute sa responsabilité sur les conséquences de cela. Il doit sortir et reconnaître ses erreurs, pas quémander un mandat, qu’il libère Sonko qui est victime d’attentat psychologique», a-t-il décrété.