Idrissa Seck alerte : «cette situation ne fera qu’empirer si Macky Sall annonce sa candidature »

Idrissa Seck alerte : «cette situation ne fera qu’empirer si Macky Sall annonce sa candidature »

Alors que le camp présidentiel accuse les manifestants, l’opposition a dénoncé ce qu’elle qualifie d' »abus de pouvoir ». L’opposant et candidat à la présidentielle Idrissa Seck  appelle au calme, et demande au président sénégalais, Macky Sall, de clarifier ses intentions pour la prochaine élection présidentielle, afin d’éviter davantage de violences. 

Il a déclaré à RFI que « le problème avec un troisième mandat, c’est que même la perspective de celui-ci provoque des troubles ». Il a ajouté: « Nous assistons à la violence et aux bouleversements dans nos rues habituellement paisibles. Nous avons vu la mort. Ce n’est pas bon pour notre peuple. Ce n’est pas non plus bon pour la portée mondiale du Sénégal. Cette situation ne fera qu’empirer si le président Macky Sall annonce une candidature pour un troisième mandat. Ce serait profondément préjudiciable au Sénégal. Les manifestants sont en colère que le président  Macky Sall  ait refusé d’exclure la possibilité de briguer un troisième mandat alors que le Sénégal a une limite présidentielle de deux mandats.

Appel à arrêter la violence

On sait qu’au moins 16 personnes sont mortes dans les affrontements entre manifestants et forces de sécurité dans la capitale, Dakar, et à Ziguinchor dans la région de Casamance, dans le sud du pays. Des affrontements meurtriers frappent le Sénégal après la condamnation du chef de l’opposition Sonko. La Croix-Rouge du Sénégal  a affirmé hier que près de 360 personnes avaient été blessées dans les violences.

Les violences ont éclaté jeudi après que le chef de l’opposition Ousmane Sonko, qui est le maire de Zinghinchor, a été condamné à deux ans de prison. Les partisans de Sonko affirment que sa condamnation pour « corruption » d’une jeune femme est politiquement motivée et conçue pour l’empêcher de se présenter à la présidence. Ils ont condamné ce qu’ils ont appelé la « répression meurtrière » par les forces de sécurité nationale.

Le parti de Sonko, le PASTEF , a également condamné la restriction de l’internet mobile par le gouvernement, pour empêcher le partage de ce qu’il a appelé des « messages subversifs ».Le gouvernement sénégalais coupe l’accès à Internet mobile au milieu d’émeutes meurtrières

Dialogue difficile

Selon Idrissa Seck, qui était à la tête du Conseil économique, social et environnemental du Sénégal jusqu’à fin avril, seule l’indication claire de Sall qu’il ne briguera pas un troisième mandat apaisera le peuple sénégalais, en particulier les jeunes. « Je prie, je crois et je m’attends à ce que le président Sall ne se présente pas du tout », a-t-il ajouté. En avril, Seck a annoncé qu’il avait l’intention de se présenter à la présidence lors des prochaines élections sénégalaises, prévues en février 2024. 

Il participe au « dialogue national », ouvert par le président Sall jeudi dernier, que la plupart des autres partis d’opposition boycottent, dont Sonko. Seck a déclaré à RFI que « la priorité doit être de protéger la démocratie », et espère rallier l’opposition autour de lui.

Aujourd’hui âgé de 63 ans, Seck a été Premier ministre du Sénégal de novembre 2002 à juillet 2004 et s’est classé deuxième à l’élection présidentielle de 2019. « C’est la priorité du gouvernement de maintenir la paix et la stabilité », a conclu Seck. « Donc, j’appelle tous les dirigeants de l’opposition à se concentrer là-dessus aussi. »

Amadeus

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